Au quatrième jour de la séance judiciaire-marathon, consacrée à l’audition des mis en cause, dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, liée à une corruption généralisée, Tadj-Eddine Addou, homme d’affaires algérien, a été entendu par le président de l’audience. Dans ses déclarations, le prévenu a cité Mohamed Khelladi, ex-directeur des nouveaux projets auprès de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), comme étant présent lors de son arrestation «brutale», comme l’a-t-il qualifiée, par les services de sécurité, le 19 septembre 2009. «J’ai été arrêté sous le regard de mes petits-enfants», a-t-il indiqué. Selon le mis en cause, Khelladi l’avait appelé au téléphone, le jour de son interpellation, pour lui demander où il était, avant de le rejoindre dans le café maure, où il se trouvait. Tadj-Eddine Addou poursuit sa version de faits, en précisant que Khelladi l’avait accompagné au parking-auto, où il avait stationné sa voiture, et c’est à ce moment-là qu’il a été surpris par une vingtaine de personnes qui l’ont menotté, avant de l’arrêter, a-t-il expliqué. Il a ajouté que sa famille a perdu tout contact de lui, durant la période de sa détention. «Je ne suis pas Ben Laden, je suis un homme d’affaires, laissez-moi appeler ma femme», a-t-il raconté au juge. Durant les questions du juge et du procureur général qui se sont référé à l’arrêt de renvoi, Tadj-Eddine Addou a nié les chefs d’inculpation, retenus contre lui, en récusant avoir reçu des pots-de-vin, avoir usé de la corruption ou avoir détenu de l’argent sale dans ses comptes bancaires. Il affirme également avoir connu Chani dans la cellule n° 8 de la prison de Serkadji, où les deux prévenus sont en détention depuis 2009. Le juge Tayeb Hellali lui a rappelé que Khelladi l’avait accusé d’avoir piégé Chani, en l’appelant au téléphone pour lui déclarer : «Fais vite, viens prendre des parts de marché dans l’avenant qui concerne la réalisation des rocades dans le projet de l’autoroute Est-Ouest. D’ailleurs, au moment où le juge parle, l’ex-directeur des nouveaux projets de l’ANA s’est élevé depuis le box des accusés, pour réaffirmer ses déclarations. En effet, tout comme Chani, Tadj-Eddine Addou dénonce la manière avec laquelle il a été, à la fois, arrêté et interrogé par les agents des services de la sécurité, en accusant, sans le formuler ainsi, Khelladi de l’avoir livré aux services de sécurité.
«L’argent sur mes comptes est un héritage familial»
Tadj-Eddine Addou est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin de sociétés étrangères, en contrepartie de services rendus, en intercédant auprès du ministre des Travaux publics pour l’obtention de plusieurs marchés, tels que les avenants concernant la réalisation de l’autoroute Est-Ouest, et le projet du tramway de la ville d’Oran, selon l’arrêt de renvoi. En effet, selon le dossier d’accusation, le prévenu aurait proposé à Amar Ghoul, alors ministre du secteur, de retenir la société SNC-Lavalin dans les trois lots du marché de la 3e rocade, lié au projet «du siècle», pour permettre à cette entreprise de réaliser en même temps l’étude, le design et la construction. Tadj-Eddine Addou est accusé aussi d’avoir demandé au même ministre de recruter Ahmed-Rafik Ghozali, ex-directeur de l’AGA (Algérienne de gestion des autoroutes). Dans ses réponses, le prévenu a indiqué avoir effectivement proposé à Ghoul de retenir SNC-Lavalin, mais que celui-ci a répondu qu’il n’allait pas procéder de cette manière. S’agissant de A.-R. Ghozali, il a précisé qu’il le connaissait depuis 30 ans, et qu’il l’a proposé au ministre parce qu’il a une longue expérience dans le domaine des travaux publics. Le juge a évoqué au même prévenu la société française EGIS, spécialisée dans la réalisation des routes, selon l’arrêt de renvoi, qui indique que Tadj-Eddine Addou a révélé que c’est le fils d’Aboudjerra Soltani, Oussama, qui l’avait proposé au ministre. Dans sa réponse, Tadj-Eddine Addou a déclaré cela parce qu’on le lui a dicté (par les services de sécurité). «Je suis un homme d’affaires, je n’ai rien à voir avec la corruption», a-t-il ressassé encore une fois devant le juge. S’agissant de Sacha de son vrai nom Boussaïd Necer-Eddine, également cité dans l’arrêt de renvoi, Tadj-Eddine Addou a fait savoir qu’il le connaissait depuis 1999, et qu’il est un homme d’affaires chinois. Le procureur général a intervenu pour demander au prévenu de s’expliquer sur ses affaires, et s’il détient un registre du commerce pour son entreprise «Merlan», il a répondu que oui, et que celle-ci est spécialisée dans le domaine de la pêche maritime. En s’expliquant encore sur l’argent retrouvé ou versé dans ses comptes bancaires, il a indiqué qu’il s’agit d’un bien familial. À l’heure où nous mettons sous presse, la séance des auditions des prévenus se poursuit.
Farid Guellil
Je confirme q tedj eddine est un homme d’affaire et qu’il n’aurait jamais été obligé de volé pour s’enrichir mais q l’argent familiale qu’il avait pouvait le faire vivre sans travailler pendants 10 longue vie sans parler de son honnêteté et son bon coeur seulement son seul défaut qui reste une qualité dans un pays qui ce respect c’est son ambition. Allah yakhoud bel ha9