Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le professeur Chitour, enseignant à l’Ecole polytechnique d’Alger et expert en énergie, a déclaré que l’Algérie gaspillerait entre 10 à 15% de l’énergie qu’elle consomme. Expliquant qu’en équivalent pétrole, ces taux représentent 60 millions de tonnes de pétrole consommés par l’Algérie annuellement, dont pas moins de 6 millions de tonnes seraient gaspillées.
En termes de cours, cette quantités est l’équivalent de 3 milliards de dollars au prix actuel du pétrole. Abordant les raisons de ce gaspillage, le Professeur Chitour dira que la chose est due, entre autres, au prix dérisoires des carburants, notamment le diesel qui représente, selon lui, 70% du parc roulant.
Le Professeur Chitour a expliqué qu’il serait important de connaitre nos ressources et de savoir où nous voulons aller à l’avenir. « Globalement, nous avons 12 milliards de barils de pétrole ainsi que 2000 milliards de m3 de gaz conventionnel, ce qui veut dire qu’au rythme actuel de la consommation nous en avons encore pour 20 ans», dira-t-il en substance et d’ajouter qu’il serait urgent de régler le modèle énergétique de notre pays avant qu’il ne soit trop tard. S’étalant sur un autre chapitre, l’expert en énergie a estimé que l’Algérie doit prendre le train de la modernité qui est actuellement celui de la révolution électrique, argumentant que pour ce faire il faut mettre à disposition un bouquet énergétique complet composé du solaire, de l’éolien de la géothermie et aussi des gaz non conventionnels, mais accompagné surtout par la formation et de la veille technologique. Pour Chitour, le meilleur gisement de l’Algérie reste la valorisation de l’énergie et aussi des économies d’énergie.
Abordant le sujet du plan national d’énergie renouvelable, adopté par l’Algérie en 2011 et qui vise à produire 22 000 MW d’ici à 2030, M. Chitour a expliqué qu’à l’époque ce même plan avait étonné plus d’un spécialiste, argumentant qu’il devient nécessaire de mettre en place une stratégie ou un modèle économique clair et bien défini.
De l’avis de notre expert, la mise en place d’une centrale de 1000 MW solaire fera gagner à l’Algérie 2 milliards de m3 de gaz, soit 600 millions de dollars. Confirmant qu’avec le gaz que nous consommons on peut financer une partie du plan solaire.
Résumant sa vision globale quand à la stratégie énergétique à mettre à contribution, M. Chitour a fait savoir que l’Algérie gagnerait en s’appuyant sur des grands capitaux d’industries et de grandes locomotives du domaine notamment la Chine, qui est aujourd’hui le premier dans le monde en ce qui concerne le solaire et la locomotion électrique.
Zacharie S Loutari