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AU LIEU DE S’ATTAQUER AUX VÉRITABLES PROBLÈMES DU COMMERCE : Rezig botte en touche

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Après le populisme, le ministre du Commerce sort de sa manche la démagogie.

En effet, au moment où le marché des produits de large consommation connait une véritable flambée et où la spéculation est en train de rogner le pouvoir d’achat de larges couches de la société, Kamel Rezig n’a pas trouvé mieux que d’exhumer, une ancienne instruction interdisant l’utilisation pour les devantures, les enseignes et les vitrines d’une autre langue que l’arabe.
C’est une véritable fuite en avant de ce ministre qui montre toute son impuissance à faire jouer, à son département ministériel, son rôle de régulateur de la sphère du commerce. C’est à croire que M. Rezig a trouvé la solution miracle pour la dérégulation du marché qui ne répond, aujourd’hui, à aucune logique même pas celle, universellement reconnue de l’offre et la demande. Il faut savoir que le commerce en Algérie n’est plus régi par l’hégémonie des monopoles. Il tente, tant bien que mal, de s’ouvrir pour devenir le moteur de la consommation par les mécanismes de l’offre et la demande, la régulation et par une politique des prix qui répond à certaines conditions comme le SNMG, la croissance économique ou encore les cours des produits sur le marché international. Arabiser le secteur n’est plus ni moins qu’une tentative de donner l’impression de maîtriser la situation sans pouvoir, réellement, influer sur le commerce largement sous la coupe de l’informel.
Le ministère du Commerce dispose de démembrements à travers le territoire national (les directions locales), qui sont censées jouer le rôle de régulateur et de contrôleur de l’activité économique et commerciale. Ces institutions croulent malheureusement sous une foule de problèmes qui rend leur action inopérante. Des contrôleurs de prix ont souvent dénoncé leurs conditions de travail. En plus d’un arsenal juridique qui ne répond plus aux exigences de l’ouverture du marché, ils sont en butte à des problèmes d’ordre logistiques et socio-professionnels qui ne leur permettent de mener un travail, sur le terrain, de répression de la spéculation et de la fraude.
La situation de pénurie que connait, actuellement le marché des produits de large consommation est illogique puisqu’aujourd’hui les monopoles ont été démantelés et le secteur connait une large ouverture. Elle est, selon des observateurs, le fruit de manœuvres spéculatives qui permettent au commerce informel d’en tirer des dividendes. Le ministre du Commerce aurait dû, avant de penser à arabiser l’affichage dans le secteur, trouver le moyen d’assurer la disponibilité des produits de large consommation par une politique de déstockage bien réfléchie, une gestion des marges des prix et de vente de ces produits, dont certains sont soutenus par l’État, et par une politique de répression de l’informel, des pratiques spéculatives et de rétention de certains produits.
Les lois pour une régulation de la pratique commerciale existent, tout comme celles relatives à la lutte contre le marché informel. Les places fortes du marché noir et informel sont connues, mais l’activité y reste tolérée par on ne sait quel miracle. M Rezig devrait s’intéresser aux voies et moyens permettant d’assurer la disponibilité des produits de large consommation. Il devrait penser à trouver comment réduire la part de l’informel dans la sphère commerciale, tout comme il devrait penser à comment assurer à l’État son rôle de régulateur.
Faire obligation d’appeler un magasin d’alimentation générale « Doukane », ne réglera pas le problème de la cherté de l’huile ou de sa disponibilité. Alors de grâce M. le Ministre, changez de stratégie car en versant dans la démagogie vous ne rendez pas service à l’Exécutif que le président de la République a voulu réactif et à l’écoute des attentes citoyennes.
Slimane B.

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