Les ravisseurs de l’Américain James Foley avaient demandé une rançon de 100 millions d’euros pour sa libération, a déclaré jeudi le GlobalPost, l’un des employeurs du journaliste. «Le P-DG de GlobalPost Philip Balboni confirme que la première rançon exigée par les ravisseurs de James Foley était de 100 millions d’euros», a déclaré à l’AFP un porte-parole du site d’informations américain. Le journaliste travaillait pour GlobalPost lorsqu’il a été enlevé en novembre 2012 en Syrie. Mercredi, Balboni avait affirmé avoir été en contact, ainsi que la famille Foley, avec les insurgés de l’État islamique (EI), qui selon lui, avaient «exprimé au départ le désir de négocier» la libération de Foley.Balboni, interrogé par CNN, a expliqué que «les ravisseurs n’ont jamais réellement négocié» sur la somme demandée mais simplement fait part de leurs exigences au cours de moins d’une dizaine de contacts.
«Nous n’avons jamais pris cette somme de 100 millions d’euros au sérieux», a-t-il relevé, précisant qu’il avait cherché avec la famille du journaliste à réunir des fonds correspondants aux montants qui auraient été versés pour obtenir la libération de plusieurs otages européens plus tôt cette année. Les sommes évoquées –aucun gouvernement n’a reconnu le paiement de rançons– «étaient très inférieures» à ce qui était demandé par les jihadistes en échange de James Foley.
Mais les négociations n’ont jamais avancé et les ravisseurs ont gardé le silence jusqu’à ce que la famille reçoive un message des ravisseurs les prévenant que leur fils allait être tué. Et le 13 août, ils ont diffusé une vidéo montrant l’exécution du journaliste de 40 ans.
Un meurtre barbare pour Interpol
L’organisation policière internationale Interpol a qualifié jeudi de «barbare» le meurtre du journaliste américain James Foley, enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie. «Le meurtre barbare de James Foley par les jihadistes de l’État islamique met en évidence l’étendue de leur dépravation à mesure qu’ils mènent leur campagne de terreur à travers la Syrie et l’Irak», a affirmé dans un communiqué le secrétaire général d’Interpol, Ronald Noble. Une vidéo de l’exécution de James Foley circulait sur Internet. Mardi, l’État islamique (EI) a affirmé avoir décapité le journaliste américain et menacé d’en tuer un autre en représailles aux frappes aériennes américaines en Irak. Le chef d’Interpol qui a vivement condamné le «massacre public d’un homme innocent», a souligné «la nécessité d’une réponse multilatérale contre la menace de terreur de combattants radicalisés transnationaux qui se déplacent dans des zones de conflit au Moyen Orient». Agé de 40 ans, James Foley était un reporter expérimenté et avait notamment couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie, où il a couvert le soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad. Selon plusieurs témoignages, James Foley a été enlevé dans le nord de la Syrie le 22 novembre 2012. Sa famille, qui avait lancé une campagne d’information, n’avait eu aucune nouvelle depuis lors. La vidéo d’un peu moins de cinq minutes, qui s’intitule «Message à l’Amérique» a été tournée dans une zone désertique sans qu’il soit possible de savoir où. L’homme masqué qui semble procéder à l’exécution du journaliste, s’exprime en anglais avec un accent britannique.