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Après les déclarations de Sellal critiquant leur mouvement de grève : Le torchon brûle entre l’intersyndicale et le gouvernement

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Le dossier de la suppression de la retraite anticipée sans condition d’âge envenime la relation entre les syndicats des travailleurs de divers secteurs, le gouvernement et l’UGTA.

Après les quatre jours de grève cyclique, l’épilogue du conflit est loin de voir jour. En effet, alors que le Premier ministre, avait affirmé mercredi dernier que la décision est « irrévocable », les syndicats ont décidé quant à eux de se réunir aujourd’hui afin de statuer quant au prochain plan d’action de protestation tout en établissant le bilan des débrayages enclenchés les 17, 18, 24 et 25 du mois en cours. Pour sa part, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), n’est pas restée les mains croisées et est allée jusqu’à accuser l’intersyndicale de vouloir porter atteinte à la stabilité du pays. Réagissant, hier, aux déclarations du chef de l’exécutif, les syndicalistes sont unanimes à qualifier les déclarations de Abdelmalek Sellal de «contradictoires» qui n’apaisent la relation entre les représentants des travailleurs et le gouvernement. Néanmoins, l’intersyndicale est loin de renoncer à ses doléances tant qu’un dialogue profond n’est pas engagé. C’est dans cette optique que Amraoui Messaoud, porte-parole de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), a critiqué l’intervention du Premier ministre la jugeant contradictoire. «  Le chef de l’exécutif veut certes dialoguer mais après l’adoption de la suppression de la retraite anticipée sans condition d’âge », s’est-il étonné tout en s’interrogeant sur « l’utilité du dialogue après avoir pris la décision sans prendre en considération les recommandations des syndicalistes ».
Abordant la question de la guerre des chiffres, le porte-parole de l’Unpef, a certifié que les journées de grèves étaient un « grand succès » ce qui a créé un climat d’ « alerte générale » au sein du gouvernement. «  Ils ont attendu tout ce temps pour qu’ils se décident enfin à reconnaître qu’il y a d’autres entités syndicales que l’UGTA », a-t-il martelé, tout en persistant à déplorer la politique du gouvernement à fuir en avant au détriment d’un dialogue serein et approfondi. Abordant la réunion d’aujourd’hui, Amraoui Messaoud a attesté que « toutes les possibilités sont envisageables. Recourir à des marches, des sit-in, ou même une grève illimitée n’est pas à écarter ». Pour sa part, Meziane Meriane, président du SNAPEST a déploré le recours du gouvernement aux intimidations. Appelant, néanmoins, à engager des réflexions profondes avec les représentants de travailleurs, Meziane Meriane a dénoncé les dires de Abdelmadjid Sidi Saïd. «  Il faut arrêter avec ces amalgames, nous sommes tous algériens, et nous n’avons pas à recevoir des leçons de patriotisme », a-t-il martelé. De surcroît, le syndicaliste a appelé à enrichir le dossier avec le débat serein et profond, or, dit-il, «  le gouvernement veut à tout prix supprimer la retraite sans recourir aux syndicalistes ».
Pour ce qui est de la déclaration du Premier ministre qui affirme que « les portes du dialogue restent ouvertes », le syndicaliste a rappelé que celui-ci a aussi déclaré que la décision est « irrévocable ». Ce qui pose des questions sur la volonté de dialogue avec les partenaires sociaux. Revenant sur la question de la suite à donner au mouvement de protestation, Meziane Meziane a affirmé que la réunion d’aujourd’hui permettra d’analyser profondément et objectivement toutes les possibilités. En d’autres termes, Meziane Meriane a affirmé que « l’intersyndicale est loin de se résigner ». Ceci dit, les différents ministres se succèdent pour affirmer qu’il n’y aura pas de retour sur le dossier, et ce, en accusant les syndicalistes de vouloir politiser le dossier. Ainsi, la démarche de suppression de la retraite anticipée ne cesse de prendre des proportions dangereuses, à un point que certain avertissent quant à un éventuel pourrissement.
Lamia Boufassa

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