Le développement de la situation dans la capitale libyenne, Tripoli, après la reprise des affrontements armés depuis vendredi est suivi avec inquiétude par l’Algérie, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
L’Algérie appelle «toutes les parties libyennes à œuvrer incessamment à faire cesser les hostilités et à recourir au dialogue en toute responsabilité», et souligne «l’importance du maintien de l’accord de cessez-le-feu qui se veut un acquis important pour restaurer la sécurité et la stabilité dans ce pays frère», indique la même source. L’Algérie appelle également la communauté internationale et toutes les parties extérieures concernées à «œuvrer à mettre fin à l’ingérence dans les affaires libyennes et à adhérer aux efforts de relance du processus de règlement politique pacifique, afin de réaliser la réconciliation nationale et consacrer la souveraineté du peuple libyen, par la tenue d’élections libres et régulières à même de mettre un terme aux divisions et préserver l’unité et la souveraineté de l’Etat libyen, pays frère», précise le communiqué. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, lui aussi, appelé à une cessation immédiate de la violence à Tripoli, et a exhorté les parties libyennes à s’engager dans un véritable dialogue pour sortir de l’impasse politique actuelle et à ne pas recourir à la force pour résoudre leurs différends. Autre réaction, celle du ministère iranien des Affaires étrangères qui a exprimé dimanche, dans un communiqué, sa préoccupation face aux affrontements armés dans Tripoli et a appelé toutes les parties à «contenir et arrêter l’escalade». L’Iran soutient le processus de dialogue politique et de solutions pacifiques qui préservent l’unité nationale, la stabilité et l’intégrité territoriale de la Libye », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Hier, le ministère de la Santé du gouvernement intérimaire d’unité nationale en Libye a annoncé que le bilan des affrontements qui ont eu lieu à Tripoli, s’est aggravé, passant à 32 morts et 159 blessés. Le ministère de la Santé a affirmé qu’un certain nombre d’hôpitaux et de centres médicaux de la ville ont été endommagés alors que des équipes médicales n’ont pas pu accéder à certaines zones pour aider les civils. Dans la matinée de dimanche, le calme régnait sur la capitale, Tripoli, où la présidence de l’Université a annoncé, pour aujourd’hui, la reprise des études et des examens dans les facultés qui étaient fermées à cause des affrontements de vendredi. Des médias ont rapporté que les compagnies aériennes ont confirmé, plus tôt dans la journée, que les vols fonctionnaient normalement à l’aéroport Maitika de Tripoli. Les observateurs ont noté une forte circulation automobile sur les routes et constaté que des magasins ont rouvert dans un décor de verres brisés et de voitures calcinées dans certaines rues du centre de Tripoli. Combien de temps va durer cette accalmie? Lors de son inspection des forces à Tripoli après le retrait des forces de Fethi Bachagha, le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdel Hamid al-Dabaiba a rappelé que la seule option qu’il accepte en Libye, c’est celle d’aller aux élections, et s’adressant à ceux qui fomentent des coups d’État militaires et prétendent gouverner la Libye avec la poudre et le feu, il leur a lancé: «Vous rêvez». Une source militaire libyenne a indiqué que les forces de Fethi Bachagha se sont retirées de Tripoli vers Misurata, à l’est de la capitale, ajoutant que les forces de dissuasion du gouvernement Dabaiba avaient renforcé leur contrôle à Tripoli. Pour Abdel Hamid al-Dabaiba, «toute agression, qu’elle soit de l’intérieur ou de l’extérieur, est planifiée». La Libye est en proie à l’instabilité politique et au chaos depuis l’intervention de l’OTAN dans ce pays en 2011 et l’assassinat de son dirigeant Mouammar Kadhafi.
M’hamed Rebah
