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APRÈS LA CONVERGENCE DES PRINCIPAUX ACTEURS SUR LE DIALOGUE DANS LE PAYS : Point du responsable US à USIP, Thomas Hill, sur la situation en Algérie

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Fondé par le Congrès américain en 1984, l’Institut des États-Unis pour la Paix (USIP) a estimé, jeudi dernier, via son responsable de programme pour l’Afrique du Nord, Thomas Hill, que ce qui se passe dans notre pays, depuis le 22 février dernier, jour du début des manifestations populaires pacifiques « est en fait une continuation de la révolte populaire qui s’est déclenchée en 2011 en Tunisie –le soi-disant printemps arabe-».

Poursuivant, il dira qu’ « il semble de plus en plus improbable que l’Algérie organise les élections présidentielles le 4 juillet ». Faisant fi, dans ses propos, sur la goutte qui a débordé le vase, la présentation de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, pour un 5ème qui est, à l’origine des évènements rythmant la scène nationale, depuis le 22 févier, date du début du mouvement populaire pour le changement pacifique du système politique en place, Thomas Hill suggère que si le régime de Bouteflika avait les moyens financiers, il aurait obtenu la paix, notamment sociale, comme il l’avait eu, lors des évènements de 2011, en augmentant les subventions. Pour le responsable américain du programme pour l’Afrique du Nord, l’USIP « les gens oublient souvent que l’Algérie a également connu des révoltes populaires en 2011, mais le régime de Bouteflika a acheté la paix en augmentant des subventions du gouvernement et en promettant d’élargir les libertés sociales » a-t-il indiqué. Souligné sur le site internet de l’USIP, celui-ci avait été parmi les premiers à être entré en Libye, en 2011, après le déclenchement des évènements en Libye, ayant précipité l’intervention de l’OTAN, dans ce pays, qui, depuis, est dans une tornade chaotique et de conflits armés, entre les Libyens. En 2003, alors que les États-Unis se préparaient à une intervention militaire contre l’Irak, l’Institut des États-Unis pour la Paix (USIP) fournissait une analyse des défis qui suivront les opérations militaires américaines dans ce pays, or en 1984, date de sa fondation, l’UISP se fixait comme missions et objectifs, la prévention et la résolution des conflits violents internationaux, et de «promouvoir la stabilité après le conflit et les transformations démocratiques » lit-on sur le site de l’USIP, que la réalité en Irak, Afghanistan, Sud soudan et en Libye, pour ne citer que ces pays, démontrent le contraire. Et comme en politique et dans les rapports internationaux il n’y a pas de place au hasard, la sortie médiatique, jeudi dernier, du responsable américain du programme pour l’Afrique du Nord, à l’USIP a coïncidé, avec une autre sortie médiatique, celle de L’ambassadeur des États-Unis en Algérie, John Desrocher, tweetant un message juste après avoir remis sa lettre d’accréditation au chef de l’État, Abdelkader Bensalah. Le diplomate américain écrit, « c’est un extraordinaire privilège pour moi de représenter les États-Unis, ici en Algérie» lit-on, avant d’ajouter que « nos deux pays, l’Algérie et les États-Unis, ont beaucoup d’intérêts communs  et que j’ai hâte de travailler, poursuit l’ambassadeur, «avec les Algériens pour construire les relations entre nos deux gouvernements et nos deux peuples». Évoquant dans son analyse la situation en Algérie, et la perspective du report des élections présidentielles, du 4 juillet prochain, Thamas Hill dira que « cette date apparaît impossible logistiquement et profondément impopulaire » et d’ajouter que « si les élections sont reportées, se sera une autre victoire pour les manifestants » et a-t-il poursuivi « un coup dur pour Gaïd Salah » allant jusqu’à estimer, que « si le général Gaïd Salah se sent menacé par ce rejet du public, des confrontations violentes entre l’Armée et les manifestants pourraient augmenter » faisant fi, outre du caractère pacifique des manifestations populaires à travers le pays et l’importance et l’impact de l’appel lancé, mardi et mercredi derniers, par le chef d’état-major, au dialogue, pour sortir le pays de la crise. Les messages et images qui ont et font le tour du monde, de la mobilisation pacifique exemplaire, du peuple algérien, pour l’édification d’un État de droit et d’une vie libre et démocratique au service des intérêts du peuple, est possible, loin des opérations occidentales d’exportation de la démocratie, qui n’ont engendré que mort, pauvreté, insécurité et autres conditions dramatiques, dans des pays oû elles se sont opérées. Indiquant que « la colère et la frustration qui se sont manifestées en premier en Tunisie en 2011 se font ressentir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » poursuivant Thamas Hill dira que «  L’Algérie et le Soudan sont les exemples les plus visibles aujourd’hui, mais ils ne sont en aucun cas uniques » ajoutant, plus loin, que « les endroits qui suivent de plus près, l’Algérie sont au Golfe, où il y a une réelle crainte au sujet de ce que la démocratie signifie dans le monde arabe. » Faisant fi que son pays a toujours su fermer les yeux sur les questions démocratiques dans les pays des monarchies du Golfe, sur fond des liens stratégiques tracés selon les intérêts Étatsuniens, liant ces monarchies avec Washington , Thomas Hill semble dire que la volonté et les intérêts du peuple algérien dérange seulement les pays du golfe et non pas les occidentaux, à leur tête Washington et Paris.
Alors que le peuple algérien envoie, lors de ses mobilisations chaque vendredi et mardi, depuis le 22 février dernier, des messages clairs, au maître de l’échiquier mondial : «  Ni Washington, ni Paris, hena Li nekheïro raïs (Ni Washnigton , Ni Paris, c’est nous qui choisirons notre président :NDLR) ».
Karima Bennour

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