Deux jours après la conférence de presse donnée par ses avocats, le général Benhadid vient d’être libéré. Après dix mois de détention provisoire. De là, le lien de cause à effet que d’aucuns n’ont pas manqué d’établir entre les deux faits. Surtout que toutes les sources qui ont rapporté l’information (de la libération du général Benhadid), ont déclaré que celle-ci, qui a été décidée par le juge d’instruction, n’avait aucun rapport avec « la demande de liberté provisoire », la neuvième, semble-t-il, que Maîtres Khaled Bourayou, Bachir Mechri et Mustapha Bouchachi avaient introduite récemment. Et c’est, précisément, parce qu’ils n’avaient pas obtenu de réponse positive à leur demande qu’ils ont organisé, samedi dernier, la conférence de presse précitée. Une conférence de presse qui a valu par l’information sur la grave détérioration de l’état de santé de leur client : le général Benhadid est atteint, ont-ils annoncé, « d’un cancer de la prostate métastasé » qui l’oblige à « des séances de chimiothérapie ». Une annonce qu’ils n’ont pas manqué, dans le sillage de la politisation évidente de l’affaire de leur client à laquelle ils se sont adonnés en l’occasion, d’accompagner d’une accusation directe proférée à l’encontre du pouvoir de vouloir attenter à la vie de celui-ci : « le général Benhadid est victime d’un homicide prémédité », ont-ils, en effet, soutenu lors de leur rencontre avec la presse, samedi dernier. Àl’appui de leur grave accusation, ils ont cité ce qu’ils ont qualifié « d’entêtement du ministère de la Justice à vouloir garder (leur client) en prison alors que son état de santé exige des soins ». Est-ce à dire que le jugement d’instruction qui a ordonné la mise en liberté du général Benhadid a été sensible à cet argument ? Tout porte à le croire si l’on s’en tient au caractère « spontané », en clair et comme expliqué plus au haut, qui n’a aucun rapport avec « la dernière demande de libération provisoire introduite par ses avocats », souligné par toutes les sources qui ont, en premier, rapporté la nouvelle de sa libération. Sauf que tout indique, dans le même temps, que le juge, en décidant que cette mise en liberté a un caractère provisoire, a ainsi écarté toute idée d’un quelconque abandon de l’action judiciaire ouverte contre le général Benhadid. Comme cela transparaissait en filigrane dans l’insistance de ses avocats sur le caractère grave de sa maladie. De ce fait, il n’est pas exclu que le général Benhadid qui est, pour rappel, poursuivi par le ministère de la Défense nationale « pour entreprise de démoralisation de l’armée » et ce, suite à des déclarations qu’il a faites,en septembre 2015, au Café Presse Politique de Radio.M, la radio d’un site électronique dédié à l’actualité maghrébine, retrouve, le temps d’un traitement approfondi de la maladie dont il est atteint, le chemin de la prison…
Mourad Bendris