Dans une déclaration au journal « La Repubblica », Claudio Descalzi, directeur général d’Eni, cité par le site « Russia Today » dans sa version en langue arabe, a fait remarquer que pour l’heure, la quantité de gaz que reçoit l’Italie dépasse la demande, mais si les approvisionnements russes (40% de ses besoins), étaient coupés dans l’immédiat, « nous n’y serions pas préparés », a-t-il précisé.
Il estime qu’à l’automne et l’hiver prochains, l’Italie pourrait se passer du gaz russe. Nous devons, a-t-il expliqué, finaliser les accords passés ces derniers mois. Pour accroître les stocks, l’Italie compte sur le doublement des approvisionnements reçus d’Algérie, en application des accords passés entre Sonatrach et ENI. L’Italie considère l’Algérie comme «un fournisseur fiable». De son côté, l’Algérie veut faire de l’Italie le hub gazier de l’Europe. La visite d’État de trois jours effectuée à la fin du mois dernier, en Italie, par le président Abdelmadjid Tebboune, à l’invitation de son homologue italien, Sergio Mattarella, a parfaitement indiqué la très forte densité des relations bilatérales entre les deux pays.
L’Espagne en mauvaise posture
Chercher midi à quatorze heures, c’est ce qu’a fait le ministre espagnol des Affaires étrangères en allant à Bruxelles se plaindre de l’Algérie devant l’Union européenne (UE). Des responsables de l’UE se sont empressés de s’en prendre à l’Algérie et de s’aligner sur l’Espagne. L’Algérie a réagi en remettant les pendules à l’heure. Les pays européens durement frappés par le retour de boomerang des sanctions antirusses, ont compris le message algérien. C’est le chacun pour soi : Allemagne, Italie et France se sont gardés de manifester une quelconque solidarité avec l’Espagne de Pedro Sanchez et se sont même empressés de soigner leurs relations avec l’Algérie. Ce constat est fait par les médias espagnols. Pourtant, tout changerait si le gouvernement espagnol revenait à de meilleurs sentiments, concernant le Sahara occidental, tout simplement en réaffirmant la position de soutien aux efforts de l’ONU pour l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. Au contraire, les partisans de Pedro Sanchez- qui a plongé l’Espagne « dans une situation catastrophique »- se sont mis à distiller des messages d’alerte pour tenter d’isoler l’Algérie, sur la base d’un rapport «confidentiel» mais médiatisé de l’OTAN, comme si les déclarations mensongères du gouvernement espagnol accusant l’Algérie d’agir sous l’influence de la Russie, ne suffisaient pas. En Espagne, la plupart des personnalités politiques ne croient pas du tout à ces allégations. Des observateurs avertis estiment que même les officiels espagnols qui ont lancé ces accusations contre l’Algérie, n’y croient pas eux-mêmes. Ils l’ont fait, en pensant en rajouter et conforter ainsi le « risque algérien » pour avoir en retour l’appui du bloc atlantiste face à l’Algérie.
La vigilance de rigueur
L’Algérie a confirmé son rôle d’acteur énergétique majeur dans le bassin méditerranéen en tant que fournisseur en gaz de pays européens. Toutefois, notre pays a intérêt à maintenir sa vigilance à un haut niveau et à prendre toutes ses précautions, car l’exemple de l’Espagne et aussi les multiples manifestations de l’hystérie antirusse, montrent que les «revirements» font partie des mœurs occidentales en matière de relations internationales. La confiance ne règne plus. Le secteur de l’énergie, y compris dans sa dimension commerciale, n’est pas épargné par la crise de confiance parfaitement reflétée dans l’escalade des sanctions antirusses alimentée par le bloc atlantiste. Le comportement des pays européens n’est pas du tout rassurant s’agissant du fondement même des relations commerciales qui est la confiance entre pays partenaires. Pour sa part, «l’Algérie attache la plus grande importance à ce que les relations entre partenaires dans l’espace méditerranéen soient conformes à la légalité internationale et mises à l’abri de toute exacerbation à travers des fuites en avant irresponsables». C’est ce que vient de rappeler le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, à son homologue française, Mme Catherine Colonna, mardi dernier, dans un entretien au téléphone.
M’hamed Rebah