Les présidents des deux chambres du Parlement national (APN et Conseil de la Nation) ont fait part, cette semaine, de la solidarité de la représentation nationale, après l’avènement de l’épidémie due au coronavirus en Algérie.
Les députés et sénateurs ont été ainsi appelés à faire des dons de leurs salaires dans les comptes ouverts par le gouvernement, mais sans préciser ou imposer le montant de cette contribution. Signe que la démarche ne fait pas l’unanimité chez nos parlemantaires. « Les membres de Conseil de la Nation ne ménageront aucun effort pour accompagner les décisions et mesures prises – avec sagesse et responsabilité – par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le gouvernement, pour contribuer à alléger ce drame de l’épidémie mortelle de coronavirus », a souligné, hier, un communiqué de Conseil de la Nation. « Après consultations avec les chefs des groupes parlementaires représentés au Conseil, et en réponse à nos responsabilités devant le peuple en aidant dans les effort pour endiguer ce virus, le bureau de Conseil de la Nation a décidé, dimanche dernier, d’apporter une contribution financière, en renonçant à une partie de l’indemnité parlementaire mensuelle brute perçue par les sénateurs, pour la verser dans les comptes ouverts par le gouvernement », poursuit le même communiqué.
Le président de la chambre haute du Parlement a souligné que les sénateurs resteront « à la disposition de la communauté nationale dans ses efforts pour contrer cette épidémie ». Pour l’instant, le groupe parlementaire du RND au Conseil de la Nation, est le seul à se conformer à la décision de Salah Goudjil, président par intérim du Conseil de la nation. Dans un communiqué signé par son président, Ali Djerba, ce groupe parlementaire a annoncé qu’il fera don « d’un pourcentage de son indemnité parlementaire mensuelle brute », mais sans préciser le montant exact de ce don. « Le groupe parlementaire du RND au Conseil de la Nation incite ses membres, chacun dans sa wilaya respective, à adhérer pleinement dans les comités de wilayas chargés de coordonnés les efforts de prévention au côté du secteur de la Santé pour endiguer la propagation du coronavirus (Covid-19), et ce conformément aux mesures prises par l’État », s’est contenté de rapporter cette source.
De son côté, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, a annoncé dans un communiqué, que la chambre basse de Parlement a décidé de faire « une contribution financière, qui sera soustraite des salaires des députés et cadres de l’institution, et de la verser dans la campagne nationale de lutte contre le coronavirus ». Le communiqué, toutefois, ne précise pas si ces ponctions sur les salaires des députés sont obligatoires ou facultatives.
Saluant le niveau élevé de la conscience citoyenne en se conformant aux dernières mesures prises par le président de la république, Chenine a invité les députés à adhérer aux efforts de sensibilisation aux côtés des élus locaux dans leurs wilayas respectives, incitant les députés médecins de formation à se porter bénévoles dans les différents établissements de santé. Le président de l’APN a invité aussi l’exécutif à « donner plus d’attention aux secteur économique, notamment les agriculteurs qui veillent à garantir les besoins alimentaires nécessaires pour les citoyens. Et d’appeler les commerçants à s’abstenir de toute forme de spéculation et d’augmentation des prix ». Critiqués suite à leur absence sur la scène nationale et dans la campagne de lutte contre le Covid-19, les hommes politiques et les parlementaires ont commencé à réagir, quoique tardivement. La formation islamiste El Bina a souligné que ses députés à l’APN feront don d’un salaire entier pour la campagne de lutte contre le coronavirus, alors que leurs homologues de l’ANR donneront la moitié d’un salaire. Dans les activités parlementaires pour lutter contre l’épidémie, seul, pour l’instant, le député Lakhdar Ben Khellaf, FJD, s’est distingué en envoyant une «lettre urgente au Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, sur la distribution anarchique et les pénuries touchant ces jours la semoule sur le territoire national », s’alarmant aussi que « les points de vente de ce produit ne respectent pas les consignes sanitaires et les citoyens sont en contact étroit dans les files d’attente, ce qui représente un environnement favorable à la propagation du coronavirus».
Hamid Mecheri