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APPEL DE GAÏD SALAH À LA CONVOCATION DU CORPS ÉLECTORAL : Ce qu’en pensent Lalmas, Djabi, Mesdour et Arar

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Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, en visite à la 2e R.M, à Ouargla, lundi, a suggéré au chef de l’État la date du 15 septembre prochain, pour convoquer le corps électoral afin de tenir la présidentielle dans les délais fixés par la loi. Des personnalités que nous avons contactées, hier, ont réagi à cet appel du chef d’état-major de l’Armée. Ainsi, les deux économistes Smaïl Lalmas et Farès Mesdour, le sociologue Nacer Djabi et le président du réseau Nada, Abderrahmane Arar, ont livré le fond de leurs pensées.

Smaïl Lalmas: «Le pouvoir doit écouter le peuple»
Pour l’ex-membre du Panel de médiation et de dialogue, l’économiste Smaïl Lalmas, « organiser des élections dans les circonstances actuelles signifie le retour à la situation d’avant 22 février. Cela est inacceptable !» Contacté par nos soins, l’économiste nous a affirmé que le peuple n’est pas prêt pour des élections. «Il faut que ce pouvoir écoute le peuple et comprenne que sortir de la crise ne peut se faire sans lui», suggère-t-il.
D’autre part, pour notre interlocuteur la convocation du corps électoral est « le rôle du chef de l’État, ou encore le rôle de la commission de médiation », souligne-t-il. « On oublie qu’il y a un Panel qui est opérationnel et que parmi ses tâches, il y a celle d’avancer la date des élections», s’interroge Lalmas. Et de poursuivre que « le plus logique c’est d’attendre que la commission termine son travail et sorte avec une date», qui sera ensuite, indique-t-il, « officialisée par Bensalah ». Insistant encore sur l’importance de respecter les prérogatives du Panel et le laisser terminer sa mission, Lalmas dit qu’«il est bien clair que personne n’est contre l’organisation des élections, mais elle ne pourra pas se faire sans qu’il y ait un climat favorable». «Il faut convaincre les citoyens d’aller vers les élections en mettant des mesures d’apaisement », suggère-t-il encore comme préalable. C’est-à-dire, «le changement du gouvernement, la mise en place d’une commission pour le contrôle et l’organisation des élections et la libération des détenus», soutient-il.

Nacer Djabi : «Répétition d’une malédiction de l’élection passée»
Selon la lecture du sociologue Nacer Djabi, l’annonce de Gaïd Salah représente une « répétition d’une malédiction de l’élection passée». Djabi indique que ces élections «compliqueront» la situation au lieu qu’elles soient porteuses de solutions. «Les prochaines élections seront une manière d’amplifier les problèmes politiques du pays ». Plus qu’un avis ou une analyse d’un sociologue, Djabi rejette cette décision de fond en comble. « Ce ne sont pas les prérogatives de Gaïd Salah de convoquer le corps électoral. Il serait préférable de laisser cette mission au Panel», propose-t-il. Avant de conclure en affirmant que «maintenir les élections dans les conditions actuelles engendrerait des dérives dangereuses».

Farès Mesdour : «Un apaisement pour le peuple et le pays»
De son côté, l’économiste Farès Mesdour a exprimé son accord avec le discours du chef d’état-major de l’ANP. Affirmant que la seule solution à la crise actuelle est d’«aller vers l’élection présidentielle le plus tôt possible», et que «Gaïd Salah a pris la bonne décision d’appeler à la convocation du corps électoral. Il faut organiser les élections le plus tôt possible, car la situation du pays ne supporte plus de retard», soutient-il. «Les élections seront comme une sorte d’apaisement pour le pays et le peuple », affirme notre interlocuteur, qui ajoute : « Je soutiens la présidentielle mais à condition d’installer l’instance de son organisation», pose-t-il pour seule condition. Pour Mesdour, convoquer le corps électoral, qu’il soit annoncé par l’ANP ou la Présidence «ça ne cause pas de problème, et ce n’est pas important» assure-t-il. Pour Mesdour, enfin, « le plus important c’est que ce ne sera pas Bedoui qui l’annoncerait (Convocation du corps électoral, ndlr).»

Abderrahmane Arar : «Convoquer le corps électoral est le rôle du Panel »
Abderrahmane Arar, le président du réseau NADA, a affirmé que le chef d’état-major de l’ANP «a commis une erreur en s’ingérant dans les affaires politiques, en appelantà la convocation du corps électoral.»
« On est d’accord à ce que l’ANP assure l’accompagnement du processus de changement, mais sans qu’elle s’implique dans les affaires politiques ou les affaires concernant les élections, ou encore même la composition de l’instance d’organisation des élections », affirme-t-il. Notre interlocuteur, qui soutient la présidentielle, nous a indiqué que « c’est aux formations politiques et au Panel de parler des questions qui touchent la politique.»
Sarah Oubraham

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