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Aoun et les défis industriels

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Qu’il s’agisse de sécurité alimentaire, de sécurité sanitaire ou plus globalement de sécurité économique, Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique est aux avants postes de ces trois stratégies. Loin de se plaindre de ces charges, les unes plus lourdes que les autres, il a l’air de trouver son équilibre dans les défis les plus complexes. Ceux qui ont suivi sa longue carrière doivent se rappeler son obstination, lorsqu’il était à la tête de Saïdal, à développer le complexe antibiotique de Médéa, zone à haut risques durant la décennie noire. Alors quand on apprend aujourd’hui qu’il fait face aux lobbys du médicament ou aux parasites du foncier industriel, il est clair que cela ne doit pas l’impressionner outre mesure. En réalité, Ali Aoun est à la tête d’un secteur, celui de l’Industrie à plusieurs filières dont certaines mériteraient à elles seules un ministère. Prenons l’exemple de l’agro-alimentaire ou plus exactement l’industrie de transformation. On y trouve, entre autres, la production de l’huile de table, du sucre, du lait, de la semoule et farine, etc…La feuille de route dressée par le président de la République concernant ces produits stratégiques est d’aller vers une autosuffisance voire vers l’exportation des surplus. C’est-à-dire les soustraire à l’importation. Et c’est là toute la difficulté car les enjeux financiers sont énormes et les résistances tout autant. Vous pouvez commencer à compter le nombre de fronts à affronter. Il y en a d’autres. Dans la production des médicaments, c’est carrément un « champ truffé de mines ». Pour chaque médicament produit, il y a une guerre à mener pour s’affranchir du labo qui fournit les importateurs. Tous les coups sont permis. On sait comment Saïdal a été dévitalisée après 2008. Actuellement elle se redresse, non sans efforts. Ce n’est pas tout car le portefeuille de l’Industrie est à plusieurs compartiments. Les véhicules, le textile, l’acier, l’électro-ménager, l’électronique, etc. Le tableau de bord de notre ministre ressemble à celui d’un Boeing avec ses multiples cadrans qu’il ne faut pas quitter des yeux. Mais là où on a une indication que notre ministre est dans cette complexité, tout à fait dans son élément naturel, c’est lorsqu’il a abordé la collecte des peaux de moutons au prochain Aïd El Adha, par l’industrie du cuir. Il a annoncé à partir du forum d’El-Moudjahid, dimanche dernier, que la collecte se fera autrement cette année. Pour encourager l’opération, une rémunération est prévue car sur « 4 millions de moutons sacrifiés l’an passé, seules 1,2 million de peaux ont été récupérées ». Pour n’avoir pas oublié cette « petite » opération au milieu de multiples tracas d’un secteur névralgique, pour avoir pensé à des peaux qui n’ont intéressé aucun responsable depuis l’Indépendance, voilà qui est bien singulier. Un souci du détail révélateur. D’autres exemples du mérite, existent dans notre pays. Nous aurons l’occasion de les citer !
Zouhir Mebarki

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