La période post-Constitution est l’étape prioritaire à laquelle il faut déjà penser car l’amendement de l’avant-projet de révision de la Constitution, que ce soit par les deux Chambres, ou en recourant à la voie référendaire, est une simple formalité. Ce futur décor politique a été planté par Belkacem Sahli, président de l’ANR, lors de son discours, samedi, à l’hôtel Beau- Fayet, sis à la commune de Ouled-Fayet, en clôture de la 4e session ordinaire du conseil national de son parti. L’intervenant évacue, ainsi, tout suspense sur le devenir du Texte fondamental du pays. Pour lui, le temps est de se serrer les coudes pour approfondir les textes de loi, contenus dans la Constitution, et dont l’ANR a contribué à en répondre à 70% du taux global, comme il ne cesse de le marteler, ou d’en modifier, après concertation élargie avec quelques-uns d’entre eux. Sahli semble rassuré sur son amendement, tout autant que les seize députés (3 au départ, rejoints par 13 membres ayant déserté leurs organisations politiques), si jamais la Constitution passe par la Chambre basse, sont sensibilisés sur le fait, inéluctable, de l’adopter. En cas de recours au référendum, le président de l’ANR compte beaucoup sur ses effectifs, et le rôle qu’ils doivent jouer dans leur proximité respective. Pour cela, la méthode de sensibilisation par zoning est la plus appropriée, selon le plan d’action que l’ANR a concocté, pour faire passer la pilule. En effet, après la réunion de sensibilisation touchant les cadres et militants, organisée il y a une semaine, à El-Biar, Alger, ce sera autour de la région est, à Sétif, la semaine prochaine, et le Sud, entre Tamanarasset, Adrar et In-Salah, durant celle d’après, afin que tout le territoire national soit concerné par le même mot d’ordre: amender l’avant-projet de la révision de la Constitution.
À l’opposition, Sahli recommande de cesser de perdre du temps, et de consacrer l’essentiel de son énergie à accepter un fait accompli, lui reprochant, au passage, d’avoir raté le coche, par son absence, lors des consultations entamées en 2011, suivies du 2e round en 2012, et celles finalisées du 3e round, en 2014. Le fait que le Texte fondamental du pays ait pris tout ce temps, et qu’à sa conception aient été associées différentes catégories sociales et politiques, même celles considérées comme indésirables, tels les terroristes repentis, selon les dires de Sahli, l’épargne de cette faculté d’être un texte chimérique et factice, que le premier venu rejette promptement. «Ceux qui on refusé d’y prendre part ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes», dira-t-il, en direction de l’opposition.
Pour l’intervenant, il serait malheureux pour le pays de perdre une opportunité, illustrée par l’amendement de ce texte, pour assurer le décollage escompté. Tout autant que la présente Constitution répond en gros à deux grands objectifs: les aspirations d’ouverture, économique, politique et sociale du peuple, et la garantie des aspects de sécurité et de son corollaire, la stabilité économique. Un ouf de soulagement pourrait être entonné, depuis 2012 déjà, à la faveur des réformes qui ont mis fin, selon Sahli, à une chape de plomb supportée âprement par le peuple algérien, et dont la Constitution semble la continuité et, surtout, la consolidation des acquis démocratiques qui en découlent, notamment la mise en œuvre de la démocratie participative par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Cette Constitution pourrait être le texte du deuxième cinquantenaire du pays», dira, fièrement, Belkacem Sahli. Après le conseil donné à l’opposition, le président de l’ANR en veut au gouvernement, auquel il lui reproche des failles en matière de communication, notamment dans les aspects explicatifs des programmes qu’ils chapeautent, essentiellement ceux ayant un impact certain sur la vie des citoyens.
La quatrième session du conseil national s’est caractérisée, faut-il le rappeler, par l’adoption, à l’unanimité du communiqué final, à l’installation du nouveau bureau composé de 11 membres, conformément à l’article 54 du règlement intérieur du parti, à l’élargissement des consultations au sein du parti à des conseillers, même extra-adhérents.
En guise de reconnaissance à l’organisation et à l’hospitalité, dont il a fait preuve, le directeur de l’établissement hôtelier, Zaouane Rédha, s’est vu décerner une attestation symbolique de la part de Belkacem Sahli.
Zaid Zoheir