Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en concertation avec les acteurs du secteur de santé privé, s’attelle à élaborer un arsenal juridique en vue de «réguler» la gestion des structures hospitalières privées pour «assurer» une complémentarité meilleure avec le secteur public. Le cadre réglementaire existant et applicable en matière de gestion des établissements sanitaires privés semble ne plus répondre à la situation actuelle prévalant dans le secteur de santé privé et, pour y remédier, un arsenal juridique est en cours de préparation par la tutelle et les partenaires du secteur de santé privé. C’est ce qu’a indiqué, hier, Latifa Zaïdi, inspectrice centrale au ministère de la Santé, invitée à une émission de la Radio chaîne III. Pour la responsable, le cadre réglementaire en terme de gestion des établissements sanitaires privés «existe et est tout à fait appliqué», précisant toutefois que, dans le contexte actuel, il y a vraiment nécessité de plus de rigueur, donc il y a tout un arsenal juridique, dans ce sens, en cours de préparation pour dépasser toutes les lacunes et infractions constatées», indique-t-elle. Le nombre de cliniques privées en activité est de l’ordre de 167, et que près de 166 autres étaient en cours de réalisation. S’agissant des lacunes et des infractions constatées, l’inspectrice citera à ce propos «l’anarchie», «les dépassements» dans le travail de certaines cliniques privées, notamment en terme de ressources humaines, de tarification, d’hygiène et aussi de gestion des urgences. Constat qui ne diffère guère de celui du secteur de santé public, qui souffre, lui aussi, des mêmes lacunes, citées par l’inspectrice centrale au ministère de la Santé. Une situation à laquelle l’arsenal juridique est certes de mise, mais ne peut, à lui seul, apporter les réponses aux problèmes et les questions récurrentes qui rendent pénible le parcours du malade et sa famille, qu’il soit pris en charge par des hôpitaux publics ou des cliniques privées. L’humanisation de la profession qui fait défaut, l’absence de rigueur et du sens de responsabilité se répercutent inéluctablement sur la qualité de l’ensemble du processus de prise en charge du malade. Le Programme d’appui au secteur de la santé, qui a pour objectif d’assister le ministère de la Santé dans la définition et la mise en œuvre d’une stratégie sectorielle, de modernisation pour parvenir à une offre de services préventifs et curatifs équitables et de qualité, est certes à saluer, mais tarde à se traduire d’une manière effective. Ce programme s’effectue pour rappel à travers un système d’évaluation d’indicateurs «sélectionnés», à savoir la formation continue des médecins, l’hygiène hospitalière, la disponibilité des médicaments et du matériel ainsi que les délais de prise en charge. Ceci étant, pour la responsable, Latifa Zaïdi, le secteur privé «est un allié stratégique et complémentaire au secteur privé», a-t-telle indiqué après avoir affirmé qu’«il y a une forte adhésion des partenaires privés à l’idée de s’intégrer davantage dans la politique nationale de santé». Sur la question de la tarification dans le secteur de santé privé, Latifa Zaïdi tout en soulignant «l’urgence» dans la révision des tarifs appliqués, il est question aussi de leur «unification», précisant, dans ce sens, que ce travail se réalisera «en partenariat avec le secteur du Travail et de la Sécurité sociale, afin d’aboutir à un système tarifaire uni qui réponde aux standards internationaux». Rappelons que l’ensemble des questions précitées seront au menu les 2 et 3 avril, dates durant lesquelles se tiendront les Assises nationales de la Santé.
Karima B.