Le porte-parole de l’armée libyenne que dirige Khalifa Haftar a annoncé le début d’une offensive à grande échelle, dans le sud de la capitale libyenne Tripoli, contre les forces du gouvernement de Fayez Serraj, soutenu par la communauté internationale.
Ahmad al-Mismari, a indiqué en effet, dans un communiqué, « nos forces ont lancé une violente attaque contre les milices terroristes (les forces du gouvernement soutenu par l’ONU) sur l’axe de Salah ad-Dine pour le libérerdes bandes terroristes et criminelles », est-il précisé. Depuis le début des combats militaires, avril dernier, suite à l’offensive de l’armée libyenne contre la capitale, Tripoli, décidée par le maréchal Khalifa Haftar, les affrontements armés et les actes de violences n’ont cessé de causé des victimes civiles outre les dégâts considérables, au centre comme aux alentours de la capitale libyenne. Selon le bilan des Nations unies, qui s’alourdit au quotidien, en raison de la poursuite des combats entre les libyens, ils sont des milliers à avoir perdu la vie en plus des blessés et le bruit des armes a fait fuir près de 120 000 personnes. Alors que samedi dernier, il y avait l’annonce d’une nouvelle offensive de l’armée libyenne, contre le sud la capitale libyennes. De leur côté, les forces du gouvernement, de Fayez Serraj, ont affirmé qu’elles « avaient mis fin à une tentative d’infiltration de l’armée basée dans l’est du pays dans le sud de Tripoli ». La précipitation du cours des évènements tragiques dans ce pays a fortement compliqué la situation à laquelle est confronté le peuple libyen, en raison de l’absence de vie politico-institutionnelle, dans ce pays, depuis plus de huit ans, suite à la militarisation de la crise survenue dans ce pays, en 2011, précipitant l’intervention militaire de l’Otan en Libye. Le dialogue inter-libyen qui peine à se concrétiser, en raison des interférences des capitales occidentales, de la Turquie, de Qatar, des Émirats arabes unis dans le dossier libyen comme sur le terrain libyen, maintiennent la Libye sur un cap de niveau de violences et d’affrontements n’atteignant pas les intérêts respectifs de ces pays, notamment stratégiques. La précipitation des évènements en Libye, notamment ceux liés aux combats que se livrent les rivaux, intervient au moment où une conférence sur la crise libyenne est prévue, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Ghassan Salamé avait mis en garde, à plusieurs reprises, au sujet «d’interférences extérieures»
Lors de sa visite officielle, à Alger, le chef de la mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), Ghassan Salamé, a appelé, le 13 septembre dernier, toutes les parties libyennes et internationales à « soutenir le processus de la solution politique pacifique » à la crise libyenne, estimant que la solution militaire est « une utopie coûteuse». S’exprimant au terme de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le responsable onusien a déclaré : « je pense, comme l’a dit le ministre des AE (Boukadoum :NDLR), que la solution militaire en Libye est «une utopie coûteuse» et que le plus court sera le mieux», c’est pourquoi, poursuit Salamé, «nous appelons, ici depuis l’Algérie, toutes les parties en Libye, ainsi que les parties internationales qui soutiennent ces parties, à davantage de réalisme et de considération : à savoir qu’il n’existe aucune solution sauf la solution politique à la crise libyenne», a-t-il affirmé. à cette occasion, le responsable onusien a relevé «les mêmes points d’entente entre l’ONU et l’Algérie » ajoutant, à cet égard, qu’Alger «a des préoccupations, concernant la crise libyenne-qui sont légitimes», a-t-il souligné, «étant un pays limitrophe de la Libye» a tenu à rappeler Ghassan Salamé. Après avoir affirmé dans une de ses déclarations, il y a quelques mois, que les «interférences étrangères» freinnent la promotion de la solution politique en Libye. À partir d’Alger, le responsable onusien du dossier libyen a affirmé que notre pays ne s’ingère pas dans la crise libyenne, avant de saluer le rôle que joue l’Algérie en vue de faire converger les frères libyens sur la voie de la table des discussions et de dialogue, seule voie de salut pour le peuple libyen et son pays. Déclarant, le 13 septembre, que «l’Algérie ne s’est pas ingérée dans les affaires internes de la Libye», le responsable onusien a tenu à ajouter que les efforts d’Alger « n’ont pour but que d’appuyer le rapprochement et l’entente entre les différentes parties libyennes» a soutenu Ghassan Salamé. Fin Août derrnier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son rapport de 22 pages présenté, sur la situation dans le pays, aux membres du Conseil de sécurité, a exprimé ses craintes de voir la Libye sombrer dans une guerre civile généralisée si rien n’est fait rapidement pour mettre fin au conflit. Le secrétaire général a invité « les pays occidentaux à unifier leurs positions sur le dossier libyen ». L’envoyé spécial pour la Libye,Ghassan Salamé avait mis en garde, à plusieurs reprises, au sujet «d’interférences extérieures» dans ce pays. Une conférence devra se tenir, en marge du sommet annuel de l’ONU, prévu fin septembre à New York, à laquelle ont appelé, dans leur déclaration finale, les pays membres du G7, lors de leur dernier Sommet, à Biarritz.
Karima Bennour