Attendus ce soir, les résultats de l’examen du Baccalauréat 2016 seront annoncés plutôt que prévu. L’annonce a été faite,hier, par la ministre de l’Education,Nouria Benghebrit, sur son compte officiel Facebook. Les syndicats du secteur de l’éducation misent sur un taux de réussite ne dépassant pas les 50%. La tutelle de son côté reste optimiste et s’attend à un taux supérieur à celui de l’année précédente.
Les perturbations qu’ont connues les examens du Baccalauréat session 2016 auront, sans nul doute, selon le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, un impact négatif sur le travail des candidats. «Les élèves ont été déstabilisés par ce qui s’est déroulé lors de cette session, et c’est normal que les résultats en soient également touchés », nous a-t-il confié hier. Boualem Amoura a fait savoir que son syndicat table sur un taux de réussite de 45 à 50% pour cette année, ce qui reflétera, dira-t-il, le véritable niveau des élèves. Concernant toujours les résultats du Baccalauréat notre interlocuteur a indiqué que des notes de 1.5 à 17 /20 ont été enregistrées dans les wilayas de Ghardaia, Laghouat, et Djelfa, dans l’examen de langue française. Ce qui est, pour lui, un bon signe puisque ces régions connaissent un déficit d’enseignants de langues étrangères. Parlant des candidats issus de la filière scientifique qui ont été appelés à repasser la totalité des matières, Amoura rappelle que celle-ci a été la plus touchée par les fuites des sujets. En effet, les candidats ont été appelés « contre leur gré » à repasser la totalité des épreuves, ce qui influencera de manière directe sur les moyennes obtenues. De plus, la deuxième session a été marquée par un taux d’absentéisme important notamment du côté des candidats libres, qui n’ont pas eu le courage de repasser une deuxième fois le Baccalauréat. Le secrétaire général du SATEF a souligné dans ce cadre d’idées que l’opération de correction des feuilles d’examen est achevée. Contrairement à ce qui se dit ça et là, il n’y a pas eu de manque d’enseignants, « c’est de l’intox », considère-t-il. Dans une déclaration au quotidien arabophone, Ennahar, le secrétaire général au ministère de l’éducation nationale, Nedjadi Messeguem, a de son côté laissé entendre que les résultats du Baccalauréat session 2016 seront meilleurs que ceux de l’année précédente. Selon le responsable, la stabilité qui a régné au cours de l’année scolaire et l’absence de grèves récurrentes permettra d’avoir un meilleur taux de réussite. Malgré les perturbations et les fuites de sujets ayant entaché le Bac, Messeguem avait laissé comprendre que la tutelle restait optimiste et croyait en la capacité des candidats. Des échos ont révélé que les meilleures notes sont obtenues par les examinés des filières scientifiques contre des notes « catastrophiques chez les littéraires ». À rappeler que le taux de réussite de la session 2015 avait atteint 51.36%. Il convient de souligner, par ailleurs, que l’examen du Baccalauréat fait l’objet d’une étude pour aller vers sa réforme. La sixième et dernière réunion de la commission mixte installée, à cet effet, a été organisée hier. Le coordonnateur national du (Snapest), Meziane Meriane a indiqué que la réunion a été consacrée à l’étude de l’ordre des priorités des propositions, au nombre de sept, relatives à la réforme de cet examen. « Le point essentiel dont la quasi-totalité des syndicats de l’éducation nationale sont d’accord est la réduction du nombre de jours d’examen de 5 à 3 jours avec deux matières par jour », a-t-il déclaré. Il a fait savoir qu’une réflexion a été ouverte pour trouver une solution aux matières qui ne feront pas l’objet d’examen le jour J. «Il a été proposé la prise en considération de la fiche de synthèse de la 2ème année secondaire ou bien de passer ces matières une année avant », a indiqué Meriane. Lui emboîtant le pas, le président de la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation relevant du (SNAPAP), Laghlayadh Belamouri a relevé l’importance de la réduction du nombre de jours des épreuves du Bac et la concentration uniquement sur les matières essentielles pour chaque filière. Belamouri a émis le souhait de revenir au système de rachat, et ce par le biais de la fiche de synthèse, pour forcer l’élève, selon ses propos, à ne pas quitter tôt les bancs d’école. Le SNAPAP souligne également la nécessité de la création de nouvelles filières à l’exemple des sciences islamiques qui existaient, a-t-il fait rappeler, jusqu’en 2008. Pour sa part, le président de l’(UNPEF), Sadek Dziri a déclaré que son syndicat est pour le principe de la réduction du nombre de jours d’examen de 3 à 4 jours, à condition de l’instauration de deux fiches d’évaluation touchant toutes les matières des 2e et 3e année secondaire.
Ania Nait Chalal