Beaucoup de raisons militent en faveur d’une évaluation périodique de cette allocation chômage, versée à nos jeunes de 17 à 49 ans et primo-demandeurs d’emploi. Rappelons que c’est une allocation décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, prévue par la Loi de finances de 2022 et fixée par le décret exécutif n° 22-70. Rappelons également que l’Algérie est l’unique pays arabe à en faire bénéficier sa jeunesse. Cela étant, lundi dernier, Abdelhak Saihi, notre ministre du Travail a présidé une réunion « consacrée aux activités de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) » chargée de l’application de ce dispositif au bénéfice de nos jeunes. Après l’exposé du directeur général de l’ANEM sur le bilan des activités de l’agence, Saïhi est intervenu pour appeler à « accélérer le traitement des dossiers des demandeurs d’emploi, d’élaborer un plan d’action… visant à améliorer la performance de l’ANEM, de renforcer la coordination effective avec les secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois en vue d’offrir des opportunités adaptées aux compétences nationales, et d’accompagner les bénéficiaires de l’allocation chômage afin de faciliter leur insertion dans le marché du travail à travers des emplois correspondant à leurs aptitudes et qualifications ». Ce sont autant de « points noirs » qu’il a dû relever ou confirmer après l’exposé du DG. Ses observations ont été suivies par deux remarques majeures : « rompre avec les modes de gestion traditionnels, approfondir la numérisation et améliorer la réponse aux attentes des citoyens, par le développement de services interactifs et intelligents ». Toujours cette numérisation qui n’avance pas assez vite. Il s’agit, essentiellement, d’épargner aux citoyens les absurdités de la bureaucratie. Nous avons relevé que l’ANEM affiche, sur son site, les « conditions d’éligibilité » et non pas les « pièces à fournir » que la numérisation devrait prendre en charge. Ce qui aurait été la mission des « services interactifs et intelligents » qui supposent que le demandeur ne doit être astreint qu’à fournir sa pièce d’identité biométrique. L’ANEM se chargeant des autres documents. C’est pourquoi le ministre a insisté pour sacraliser « le principe d’humanisation des rapports avec le citoyen, traduisant ainsi l’engagement de l’État algérien à servir tous les citoyens sans exception, dans le cadre de sa dimension sociale… (pour) rapprocher l’administration du citoyen et à consacrer le principe d’une administration à son service…(et) adopter une nouvelle vision de gestion fondée sur la lutte contre les pratiques négatives et l’ouverture à des initiatives… plaçant le citoyen au centre des priorités ». Si le ministre mise seulement sur cette réunion pour stimuler les cadres de l’ANEM à plus d’efforts, il risque de ne pas être satisfait lors de la prochaine évaluation. Les « appels » n’ont rien d’incitatif. Il faut mettre le doigt sur des insuffisances précises et exiger leurs corrections dans un délai défini. Les discours polis n’ont jamais impressionné l’administration !
Zouhir Mebarki