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Algérienne des eaux à Chlef : une visite guidée sur la nature de l’eau

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L’Algérienne Des Eaux (ADE) de Chlef a organisé mardi 31 mai une visite guidée au profit des médias locaux, dans le but de leur faire découvrir les différents ouvrages hydrauliques qui alimentent la wilaya de Chlef. La visite a été entamée par les deux réservoirs d’une capacité de 30.000 m3 chacun implantés sur les hauteurs de la ville de Ténès. Sur les lieux 5 ingénieurs veillent au transfert de l’eau à partir de la station de dessalement d’eau de mer vers les réservoirs y compris ceux de Bouzghaia et de Chlef d’une capacité chacune de 30.000 m3 également.
…Au niveau de Ténès on apprendra du chargé de communication de l’ADE qu’un système de télé-contrôle et de télégestion des installations utilisant la technologie de pointe a été mis en place dans le bâtiment intelligent, opérationnel depuis plus d’une année afin de suivre et de contrôler le parcours de l’eau, et de ses installations dans la région. Ce système nous dit-on permet le pilotage des installations et des équipements de distribution de l’eau potable à distance. Il est lié à tous les ouvrages, réseaux et stations de pompage de la wilaya, d’où la possibilité de contrôler en temps réel et de télécommander l’ensemble des ouvrages et des stations de pompage sur le territoire de la wilaya de Chlef. Le périple s’est ensuite poursuivi pour le groupe de journalistes jusqu’au laboratoire d’analyse des eaux sis au chef-lieu de wilaya. Là Mme Fisseh Lallia responsable du labo nous a gratifié d’un bref exposé sur les différentes étapes du traitement de l’eau potable. Elle nous dira : « Le traitement d’une eau brute après son captage dépend de sa qualité et de ses constituants, critères qui varient dans le temps. L’eau puisée dans l’environnement ou au niveau de la mer doit donc être analysée en continu avant de subir le traitement de potabilisation approprié. Ce contrôle exécuté, l’eau subit plusieurs traitements avant d’être distribuée dans les circuits d’eau potable ». Par ailleurs pour anticiper toute contamination de l’eau des prélèvements sont effectués quotidiennement puis analysés. Dans le cas « d’anomalies » l’arrêt d’approvisionnement des populations est immédiatement ordonné nous précise-t-on. Il est à signaler qu’un Centre d’Appel Téléphonique Opérationnel (CATO) ; mis en service en mars 2015 et situé dans l’enceinte des locaux du laboratoire permet de recevoir via le téléphone vert le 15.93 les appels des citoyens signalant des fuites d’eau ou toute autre doléance. Au sujet des déperditions, on apprendra du directeur de l’ADE Mr Abdelaoui Youcef qu’en raison de la vétusté des conduites d’eau et des branchements illicites, 60% sur les 200 000 m3 provenant de la SDEM « s’évaporent » dans la nature. Toutefois pour y remédier à la situation Mr Abdelaoui Youcef nous a indiqué que « des actions de réhabilitation du réseau au niveau des grands centres urbains dont celui de la ville de Chlef sont en cours pour réduire voire endiguer les fuites ». Notre interlocuteur a émis le souhait de voir les imams des mosquées s’impliquer dans la préservation de cette matière vitale notamment en appelant les fidèles lors du prêche de vendredi, de « bannir » le gaspillage et « le vol » de l’eau. Autre volet abordé lors de cette rencontre avec le premier responsable de l’ADE, celui des créances. Ainsi on apprendra que les finances de l’Algérienne des eaux (ADE) de Chlef accusent un déséquilibre qui se chiffre en millions de dinars. Le non payement des redevances de la consommation d’eau, dont le montant avoisine les 66 milliards de centimes, en est la cause. Les ménages représentent 42 millions de dinars , les administrations publique 13 millions de DA ,l’industrie 7 millions de DA et les APC avec 66 millions de DA. Pour renflouer les caisses, les gestionnaires de l’ADE ont, dans un premier temps, procédé aux coupures de l’alimentation. Ils ont dans une seconde phase, esté en justice les mauvais payeurs. «Nous avons de tout temps privilégié une solution à l’amiable, mais une catégorie de clients continue à tourner le dos aux engagements pris. La situation est telle que nous sommes dans l’obligation de recouvrer les créances impayées. Le client est en droit de demander de bonnes prestations, il doit en parallèle honorer ses factures » dira le directeur de l’ADE. Il faut dire que le problème de créances impayées influe négativement sur le bon fonctionnement de l’entreprise, dont les charges sont en constante évolution. Ce problème serait pour beaucoup dans la perturbation de la distribution d’eau nous a confié un cadre de cette entreprise voulant garder lanonymat. Sans le nerf de la guerre, on ne peut entretenir ou renouveler des équipements surexploités. Selon Mr Abdelaoui il devient de plus en plus difficile de répondre aux attentes de nos clients. Pour l’illustration, la simple pompe qu’on doit obligatoirement changer coûte 1 million de dinars. Cet exemple est la partie visible de l’iceberg, car nos équipes de maintenance sont constamment sur la brèche. Pour non seulement préserver l’outil de travail de centaines d’agents, mais aussi pouvoir maintenir la production, nous devons récupérer cette manne financière nous faisant cruellement défaut», souligne le directeur de la zone ADE, Abdelaoui Youcef. Au sujet de la disponibilité de l’eau au cours de la saison estivale Mr Abdelaoui s’est montré rassurant en nous déclarant : Confrontée depuis une vingtaine d’années à une pénurie d’eau potable assez marquée, la wilaya semble avoir gagné la « bataille de l’eau » puisque les pouvoirs publics ont réalisé tout d’abord le grand barrage d’Ouled Ben Abdelkader d’une capacité de rétention théorique de 240 millions de m3 pour répondre aux besoins des populations des 35 communes que compte la wilaya estimées à plus d’un millions d’habitants. Mais cette infrastructure a démontré ses limites en matière d’approvisionnement en eau potable. Ainsi fut décidé la réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer dans la commune de Ténès. En 2013, la station (SDEM), réalisée par les espagnols entre en fonction et produit quotidiennement 200 000 m3 d’eau pour le compte de l’ADE (Algérienne Des Eaux). Avec cette réalisation la situation s’est nettement améliorée ou l’on constate que l’eau coule dans les robinets quelques fois H24 au niveau des habitations de nombreuses communes. Mais cela a nécessité un investissement chiffré en millions de dollars en sus de l’argent consacré à la pose des 300 km de conduites d’eau et d’équipements spéciaux. En cette occasion Mr Abdelaoui lance un appel aux citoyens pour combattre le gaspillage de l’eau qui nous revient assez cher, notamment celle provenant de la station de dessalement d’eau de mer de Ténès qui revient à 87 DA le m3 contre 30 DA de celui du barrage de Sidi Yagoub.
Il faut reconnaître que de nos jours, plusieurs personnes, négligent l’importance de l’eau puisqu’elle est relativement abondante. Toutefois il faut savoir que les ressources en eau potable sont beaucoup plus restreintes que ce que l’on peut imaginer en observant un planisphère et que l’eau dessalée coute extrêmement cher.
Par Bencherki Otsmane

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