Les déboires des abonnés d’Algérie Télécom se suivent et se répètent: coupures, déconnexion, etc. Azouaou Mehmel, le P-DG d’Algérie Télécom, a relativisé hier les réclamations des abonnés de l’Entreprise qui est de fait, et dans son domaine d’activités, en situation de monopole.
En effet, intervenant sur les ondes de la Radio Chaîne III, le responsable n’a pas totalement répondu aux nombreuses et répétées critiques des abonnées d’Algérie Télécom qui ont, on le conçoit, des réserves à faire en matière de prestations de service. «Dans le cadre du projet de développement d’Algérie Télécom, il y a beaucoup de chantiers qui sont ouverts, et qui sont en cours actuellement», a-t-il assuré, expliquant que, dans un pays aussi vaste que l’Algérie, la mission de service public qui incombe à Algérie Télécom et ses salariés «n’est pas aisée». Les choses avancent bien, a-t-il préféré déclaré aux questions portant sur les aléas que vivent les abonnés d’Algérie Télécom, que ce soit sur l’accueil qui leur est réservé au sein des agences de l’entreprise ou à propos de la suite donnée à leurs réclamations. À ce propos, il a argué que plutôt que de s’en tenir aux griefs soulevés tels que les dérangements et les coupures de connexion, il fallait s’arrêter sur les acquis de l’opérateur public. Ainsi, Azouaou Mehmel a mis en avant des arguments selon lesquels Algérie Télécom a réalisé des exploits, dont, a-t-il cité à titre d’exemple, le développement de l’infrastructure de transport qui a évolué entre les années 2013 et 2014 passant à 10 000 km de câble à fibre optique en plus. Le raccordement des 1 541 communes du pays, notamment en permettant à n’importe quel citoyen de retirer des documents administratifs d’état civil sans avoir à se déplacer vers sa commune d’origine, a également été cité en exemple. «Ce sont des chantiers qui demandent du temps» pour leur concrétisation, a dit le P-DG. Aussi, il n’est pas très enthousiaste de la situation de monopole que vit actuellement l’Entreprise. «Nous sommes en situation de monopole dans les textes, mais pas dans les faits. Nous ne nous complaisons pas dans cette situation», a-t-il répondu à une question sur le sujet, citant à l’appui la téléphonie mobile et ses différents opérateurs. «Algérie Télécom est en pleine transformation.
Les technologies évoluent, les usages évoluent, les clients évoluent. Nous nous devons d’accompagner cette évolution», a-t-il enchaîné, expliquant qu’Algérie Télécom est en train d’opérer une mue, afin de se transformer d’une administration vers une entreprise commerciale, centrée sur le client. Cependant, il concède qu’au sein même de l’Entreprise, il constate une résistance au changement qui s’impose. Une résistance dont il argue venir à bout, en axant l’une des stratégies sur la formation. Autres points positifs avancés par le P-DG, il affiche des statistiques élogieuses selon lesquelles l’Entreprise publique est passée de 900 000 clients possédant le haut débit fixe à 1 600 000 actuellement. La cadence est aujourd’hui à l’accroissement, a-t-il ajouté, tout en se fixant comme objectif d’arriver, à terme, à une connexion internet par foyer. Les agressions que subissent quotidiennement les réseaux d’Algérie Télécom expliquent également la piètre qualité de service. Sur le plan de ces agressions, l’intervenant distingue celles qui sont «involontaires» et les agressions «malveillantes», dont notamment celles liées au vol de cuivre, et qui coûtent à l’Entreprise des pertes estimées à des centaines de millions de DA. Enfin, le P-DG d’Algérie Télécom peut se montrer serein, quant à l’essor de l’Entreprise, dont il a la charge, puisqu’elle affiche un taux de croissance de 11% durant l’année 2014. Il avance même un plan d’investissement se chiffrant à 45 milliards de DA pour l’année 2015, et ce, sur les propres fonds d’Algérie Télécom.
Mohamed Djamel
