Décidément, la «purge» à la tête des entreprises publiques continue. Entamée il y a quelques mois déjà, avec de grands changements notamment, à Air Algérie et les Douanes, pour atteindre l’opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, ce grand «chantier» se poursuit.
En effet, cette fois il s’agit du P-DG de Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, dont le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, annonce officiellement la fin de ses missions à la tète de l’opérateur public. La sentence est tombée, jeudi dernier en fin d’après-midi. «Azouaou Mehmel, a été démis de ses fonctions en tant que P-DG de l’entreprise publique Algérie Télécom», a annoncé le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication dans un bref communiqué. Ainsi, la ministre des de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Feraoun, qui vient de récidiver en limogeant Azouaou Mehmel qui était à la tête d’Algérie Télécom depuis 2012 sans pour autant dévoiler les raisons de ce limogeage. Si Pour Saâd Damma, des informations avaient circulé sur son limogeage et selon lesquelles il aurait mené des négociations pour le rachat de Mobilis par l’opérateur Orange, aucune raison n’a été avancée pour le limogeage du P-DG d’Algérie Télécom. En effet, le ministère a précisé que la décision de « mettre un terme » au mandat de M. Mehmel a été prise pour « insuffler une nouvelle dynamique managériale au groupe ». Drôle de coïncidence justement. Imane Houda Feraoun avait expliqué à la presse algérienne que le limogeage de Saâd Damma est dû à la nécessité d’une alternance à la tête des entreprises publiques afin d’impulser une nouvelle dynamique. Dans le dit document, le ministère précise, entre autres, que c’est Mohamed Sbaa, qui a été désigné par le conseil d’administration d’Algérie Télécom (AT) comme Président-directeur général de l’entreprise par intérim.
Ce cadre à la longue expérience, dans le secteur des télécommunications est reconnu pour sa compétence. En effet, le ministère a précisé que Sbaa qui est un ingénieur en télécommunications de formation, est « issu du même groupe et a eu à occuper plusieurs responsabilités dont la fonction de chef de la division des opérations et du développement des réseaux ». Le renvoi de Mehmel vient donc poursuivre le «ménage» lancé il y a quelques mois par les autorités, avec les changements à la tête de Saidal, l’Etusa, et quelques filiales de la Sonatrach … en confirmant que c’est une poursuite de la logique initiée par le gouvernement qui a voulu insuffler un nouveau souffle aux entreprises et institutions publiques. Il convient de noter, dans un autre sillage, que Mehmel n’a fait que récolter ce qu’il a semé. En effet, son très mauvais bilan et de la situation peu joyeuse de l’opérateur historique qui ne cesse de susciter le mécontentement de ses abonnés notamment en ce qui concerne l’accès à Internet, aurait coûté cher à Mehmel. Les coupures incessantes, le mauvais débit, la cherté des abonnements et la difficulté de les contracter, en raison de la rareté de l’offre dans plusieurs régions, ont fait d’Algérie Télécom une entreprise très critiquée en Algérie. En dépit des moyens colossaux dont il dispose et les prix dépassant tout entendement qu’il pratique, cet opérateur a fait de la modernisation de son réseau de distribution son leitmotiv depuis plusieurs années, mais hélas, celui ci n’a jamais pu se réaliser sur le terrain. Cette situation résulte essentiellement de la mauvaise gestion des ressources par les managers d’Algérie Télécom Azouaou Mehmel, 51 ans, a été désigné à la tête de l’opérateur historique en mars 2012. Il avait occupé auparavant le poste de P-DG de Mobilis, filiale de téléphonie mobile d’Algérie Télécom. à noter que la dernière décision qu’il a prise a été la création d’une filiale d’AT en Espagne, chargée de gérer ses intérêts commerciaux, dans le cadre du déploiement du nouveau câble sous-marin Alger-Valence. Notons que le successeur de Azouaou Mehmel, aura du fil à retordre, pour redorer l’image et l’efficacité de l’entreprise. Difficile à s’attendre à des résultats positifs, surtout qu’on sait que depuis sa mise en service en 2003, huit P-DG se sont succédés à la tête du groupe sans pour autant réaliser les objectifs escomptés en matière d’accès à internet et téléphonie fixe.
Lamia Boufassa
