Sur invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, est arrivé hier, à Alger, à la tête d’une forte délégation, pour une visite officielle de trois jours en Algérie. Àson arrivée à l’aéroport international Houari-Boumèdiène d’Alger, le chef de l’État ougandais a été accueilli par le président Tebboune en personne en présence du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, du Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, du président de l’APN, Brahim Boughali, du Chef d’État-major de l’ANP, le général d’Armée Saïd Chengriha, et de membres du gouvernement. Cette visite revêt une importance capitale notamment avec la nouvelle dynamique partenariale entre les deux parties en plus de consolider leur engagement commun en faveur des questions africaines, tout en réaffirmant leur aspiration à réaliser la paix et le développement des peuples africains. L’Algérie et l’Ouganda s’accordent sur l’impératif développement de l’action africaine commune dans le cadre de l’Union africaine, en vue de prémunir les pays du continent des tensions marquant la conjoncture internationale et leur permettre de relever les défis qui en découlent. Ils souhaitent également développer la coopération économique entre pays africains par le biais de la Zone de libreéchange continentale africaine (ZLECAF.). Les deux pays partagent également la même position quant au renforcement de la concertation et de la coordination au sein des organisations internationales comme l’Onu et le Mouvement des nonalignés.
LES QUESTIONS RÉGIONALES
Sur la coopération régionale, le président de la République a reçu, en octobre dernier, le ministre d’État ougandais chargé de la coopération régionale, John Mulimba, qui avait alors effectué une visite de travail en Algérie. Ce dernier a également eu des échanges avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Une rencontre qui a été sanctionnée par la signature de deux conventions bilatérales pour le renforcement de la coopération diplomatique entre les deux pays. Il s’agit d’une convention sur l’exemption mutuelle de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de mission et d’un mémorandum d’entente sur la concertation politique entre l’Algérie et l’Ouganda. Au cours de cette rencontre, les deux parties avaient alors réaffirmé la volonté des deux Présidents d’œuvrer au « renforcement des liens historiques de fraternité et de coopération » unissant les deux pays dans le prolongement de leur lutte commune pour l’indépendance et de leur engagement panafricaniste au service des causes de l’Afrique et des pays en développement. La question du Sahara occidental a été également évoquée lors de cette entrevue où le soutien ougandais du droit des peuples à la liberté et à l’indépendance a été réitéré, appelant l’Union africaine (UA) à « respecter ses engagements quant à la défense du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la consécration de son État, membre fondateur de l’UA ».
EXPORTATION DE MÉDICAMENTS ET IMPORTATION DE LAIT
S’agissant de la coopération bilatérale et des échanges commerciaux entre les deux pays, il faut rappeler que l’Ouganda s’intéresse de près à la production algérienne notamment dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Fin décembre dernier, l’ambassadeur de l’Ouganda, à Alger, John Chrysostom Alintuma Nsambu, reçu alors par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a exprimé la volonté de son pays de s’ouvrir sur l’importation des médicaments fabriqués en Algérie. «Les entretiens ont porté sur la nouvelle orientation de l’Ouganda qui souhaite sécuriser son approvisionnement en médicaments à travers leurs importations directement d’Afrique, et particulièrement d’Algérie en tant que leader régional et continental», a fait savoir le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Cette rencontre s’inscrit justement dans le cadre des préparatifs de la tenue de la commission mixte algéro-ougandaise. L’Ouganda ambitionne, de son côté, de percer le marché algérien, notamment via l’exportation de lait en poudre et de son excédant en produits laitiers sachant que ce pays est classé deuxième producteur de lait en Afrique de l’Est après le Kenya. Dans ce registre, les Ougandais, espèrent conclure, en ce mois de mars, un accord avec les Algériens afin d’y lancer ses exportations de lait en poudre- Le volume de la production en lait en Ouganda est passé à 3,2 milliards de litres en 2021/2022 contre 2,8 milliards un an plus tôt- réalisant ainsi un surplus important, selon des médias. Selon ces sources, des rencontres d’affaires devraient se tenir en Algérie entre les deux parties, après une vérification technique du cadre réglementaire de la chaîne de valeur laitière effectuée en décembre dernier par une délégation algérienne.
Brahim Oubellil