Par Abderrahmane Mebtoul (*)
La coopération entre l’Algérie et l’Italie connait une embellie depuis quelques années et devrait se renforcer. En 2022, l’Italie représente dans le volume des échanges 32,3%, le premier client la France, le 3ème client de l’Algérie (10,5 % du total), et l’Espagne (12%), achetant annuellement, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE).
En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Pour 2021, elles ont connu un accroissement s’établissant à 8,5 milliards de dollars, dont 6,6 milliards de dollars d’exportation de l’Algérie et pour 2022 , l’’ambassadeur d’Italie en Algérie, a révélé que les échanges entre l’Algérie et l’Italie a atteint un niveau record de 20 milliards d’euros en 2022.
L’Agence italienne Nova concernant la période de 2022, indique que la balance commerciale reste en faveur de l’Algérie qui a exporté pour plus de 18 milliards d’euros sur le marché italien contre 2,3 milliards d’euros pour l’ Italie. Mais c’est le secteur des hydrocarbures qui occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de mètres cubes de gaz algérien vers l’Italie, ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux à travers cette canalisation. Selon les données de l’Institut national des statistiques (Istat), Pugliese 40% de la consommation italienne de gaz provient de l’Algérie, Les volumes de gaz exportés selon les accords d’entente Italie/Algérie augmenter de 9 milliards m3/an dans les années à venir, sous réserve d’investissements additionnels, , à la faveur de l’accord signé, le 11 avril 2022 à Alger par les P-dg des groupes Sonatrach et le groupe Eni, étant devenu en l’espace d’une année et demie le plus important investisseur étranger dans le domaine gazier en Algérie et selon le directeur des opérations des ressources naturelles du groupe italien Eni il y a eu une augmentation des expéditions du gaz depuis l’Algérie durant l’année 2023 15 milliards de m3 soit une augmentation de 3 milliards de m3 par rapport à l’année 2022. Espérons l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012, qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux et d’un coût estimé en 2010 à 3 milliards de dollars (voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Sardaigne pour défendre ce projet).
D’une manière générale, l’objectif stratégique entre l’Algérie et l’Italie sera de diversifier la coopération économique et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que responsables algériens et italiens ont exprimé récemment le souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier. L’Algérie est prête à accroître ses exportations en direction de l’Europe mais il appartient aux Européens de venir investir en Algérie, dont l’Italie. Avec la présence entrepreneuriale italienne en Algérie outre les hydrocarbures, un nombre dépassant les 200 entreprises italiennes en activité dans grands travaux publics, l’industrie, les équipements et le machinisme, l’objectif sera de diversifier la coopération économique : pas seulement dans l’énergie, mais surtout d’impulser les segments hors hydrocarbures, dont les infrastructures, les PME, l’innovation technologique( donc le savoir pilier du XXIème siècle avec bonne gouvernance ), l’agro-industriel et les télécommunications Sur le plan politique, il s’agira de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que responsables algériens et italiens ont exprimé récemment le souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier. L’Algérie est prête à accroître ses exportations en direction de l’Europe mais il appartient aux Européens de venir investir en Algérie, dont l’Italie tant dans les hydrocarbures traditionnels que dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert un des axes de la stratégie énergétique de l’Algérie est le développement de l’investissement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ambitionnant de couvrir la consommation intérieure de 40% à partir des énergies renouvelables horizon 2030/2035, d’exporter vers l’Europe à travers des interconnexions et exporter également l’hydrogène vert pour couvrir les besoins de l’Europe d’environ 10/15% horizon, étant souhaitable que l’annonce du câble électrique sous-marin reliant l’Algérie à la Sardaigne, un projet stratégique, soit alimenté par les énergies renouvelables.
En conclusion, la coopération entre l’Algérie et l’Italie ne concerne pas seulement le volet économique, mais les volets politiques, sécuritaires et culturels. Sur le plan économique, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle, qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle, et également un vivier d’expériences pour la dynamisation des PMI/PME peut être bénéfique pour l’Algérie dans le cadre de ses réformes structurelles, déterminantes entre 2024/2030. En bref, puisse la coopération Italie Algérie, contribuer à faire des espaces euro-africains un lac de paix et de prospérité partagée.
A. M.
Professeur des universités, expert international, docteur d’État -1974-