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Affaire Khalifa Bank : Soltani présent, Sidi-Saïd absent

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Poursuivant les auditions des témoins cités dans ce procès en appel de l’affaire Khalifa Bank qui en est à son vingt-quatrième jour, le juge Antar Menouar a appelé à la barre l’ancien ministre du Travail, Abou Djerra Soltani, qui s’est présenté et qui a donné des précisions au tribunal concernant les placements effectués par les caisses sociales. Il déclara au juge qu’il n’a jamais été informé des dépôts effectués par les caisses qui étaient sous tutelle du ministère du Travail, ni par les conseils d’administration, ni par l’IGF, ni par les responsables concernés. Les caisses avaient effectué des dépôts de plus de 9 000 milliards de centimes auprès de Khalifa Bank d’une manière que les enquêteurs avaient qualifiée d’illégale car la tutelle n’avait pas été avisée et les 29 membres requis du conseil d’administration n’étaient pas présents. Quand le juge Antar Menouar, président du tribunal criminel près la Cour de Blida lui rappela que la loi obligeait les caisses sociales à n’effectuer aucun placement sans l’aval de la tutelle qui est tenue de répondre dans un délai de 30 jours, Soltani commence par demander au tribunal de corriger la date de son mandat ministériel qui s’est déroulé entre 1999 et 2002 et non 2003 comme cela avait été annoncé. Concernant les placements, il précise qu’il n’en a jamais été informé et qu’il savait seulement qu’une réunion du conseil d’administration avait été tenue de manière illégale car n’ayant pas atteint le forum requis. Le juge lui demande si le président du conseil d’administration, Abdelmadjid Sidi-Saïd l’avait informé, même verbalement de ce dépôt, le témoin réfute cela et répète qu’il n’a jamais été informé, ni verbalement ni par écrit et que quand pareille information arrive, elle est déposée au niveau du secrétaire général qui la transmet au ministre. Il continua son témoignage en annonçant qu’il n’aurait jamais donné son accord car le principe même des dépôts était contraire à la mission des caisses qui était avant tout sociale, non commerciale. Il annonce aussi qu’il a même proposé le remplacement de la composante du conseil d’administration pour la rendre plus équilibrée car le conseil comportait en majorité des représentants de travailleurs, du patronat et de peu de représentants du gouvernement. Le témoin rappela qu’une enquête initiée après son départ de la tête du ministère du Travail avait permis de découvrir des trous dans les finances des caisses sociales. En parlant de Khalifa Airways, Abou Djerra Soltani trouve que la compagnie aérienne Khalifa Aiways a réglé beaucoup de problèmes rencontrés par les algériens lors de leurs voyages par air, aussi bien à travers le territoire national qu’à l’étranger. Il déclare que lui-même utilisait les services de Khalifa Airways pour ses différents déplacements. En réponse à une question du juge sur sa présence à la réception offerte par Abdelmoumène Khalifa à l’hôtel Hilton pour fêter l’obtention de l’agrément pour Khalifa Airways, il déclare que «oui, j’ai été invité et je me suis rendu à cette réception.
Un Algérien a obtenu l’agrément pour lancer une compagnie aérienne et il m’a invité, est-ce un crime d’y répondre ?» «Non, pas du tout» lui répond le juge. Quant à Mme Chentouf Nadhira, directrice générale des caisses de sécurité sociale auprès du ministère du Travail, elle informa le tribunal qu’une enquête a été menée par l’inspection générale concernant ces dépôts, mais elle n’a donné lieu à aucune confirmation. « Sidi Saïd a pourtant confirmé que le conseil d’administration avait avisé la tutelle » lui rappelle le président. Elle déclare que le conseil d’administration est responsable des décisions qu’il prend mais il doit aviser la tutelle qui est tenue de répondre dans les 30 jours qui suivent : « aucune loi n’interdit aux caisses de faire des placements mais il y a des mesures prudentielles à prendre » continue-t-elle. Le juge appela ensuite deux autres témoins, l’un après l’autre, MM Achi Taieb et Benaouda Mohamed, membres du conseil d’administration de la CNAS, qui ont déclaré n’avoir jamais été convoqués aux réunions jusqu’à ce que Tayeb Louh, après sa prise de fonction en qualité de ministre du Travail, installe les nouveaux membres du conseil d’administration. Benacer Abdelmadjid, directeur général de la CASNOS de 1996 à 2006, qui avait été condamné lors du procès de 2007 et entendu cette fois en qualité de témoin, confirme que la somme de 10 milliards de dinars avait été déposée auprès de Khalifa Bank suite à une résolution du conseil d’administration envoyée au mois d’avril 2001 donnant le pouvoir aux caisses de faire des placements pour faire fructifier leur argent. En application de cette résolution et après une discussion avec le président du conseil d’administration (M. Sidi Saïd) qui lui a donné son accord pour le placement de cette somme, il déposa le montant précité selon la règlementation en vigueur, affirme-t-il, en annonçant qu’il a toujours la convention signée entre les deux parties et le procès-verbal de la réunion du conseil d’administration.
Les auditions des témoins présents ayant été menées à terme, le juge Antar Menouar entama la lecture des dépostions des témoins absents qui ont été faites devant le juge d’instruction.
Il débuta par celle d’Abdelmadjid Sidi Saïd, qui avait déclaré à l’époque qu’en sa qualité de président du conseil d’administration et suite à une résolution du conseil qui s’était réuni de manière légale, il a fait un placement au niveau de Khalifa Bank. Toujours dans sa déposition, il confirme que la tutelle avait été avisée de ces dépôts en date du 16 février 2002.
Hadj Mansour

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