Le tribunal correctionnel de Dar El Beida à Alger a condamné, hier, Mohamed Larbi Zitout, Amir Bokhors dit Amir DZ et Hichem Aboud à une peine de 20 ans de prison ferme et à une amende de 500 000 DA pour appartenance à une organisation terroriste. Poursuivis principalement pour atteinte à la sécurité de l’Etat et à l’unité nationale, à travers leurs activités subversives dont Rachad titre les ficelles, les trois mis en cause sont toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international, ainsi émis à nouveau par le tribunal.
Au cœur de cette affaire subversive, le gendarme déserteur, Mohamed Abdellah, qui a fini par être rapatrié en Algérie en août 2021, a écopé, quant à lui, de 15 ans de prison ferme. Également, un certain Ahmed Mansouri (un ex-membre du FIS qui a rejoint les groupes terroristes en 1994, condamné à la peine capitale avant de bénéficier des dispositions de la Concorde civile), qui a servi de bras financier à Rachad, a été condamné à 20 ans de prison ferme et à une amende de 500 000 DA.
Selon l’arrêt de renvoi du tribunal, Ahmed Mansouri utilisait des documents falsifiés pour retirer des pièces d’identité et des documents de voyage (passeports). Le mis en cause a créé des sociétés qui lui ont permis de monter un réseau de financement d’activités subversives à travers Rachad.
Parmi les commanditaires figure le nom de Zitout au sujet duquel les investigations ont prouvé plusieurs rencontres avec Mansouri dans des pays voisins où celui-ci a reçu des sommes importantes. Le pactole qu’il empochait a été ensuite utilisé sous couvert des sociétés pour financer des activités secrètes du Mouvement terroriste. Notamment, la location de biens pour abriter des réunions de Rachad.
Zitout, le bailleur de fonds d’une société au caractère subversif
Pour son activité dite commerciale, Mansouri opérait dans l’import/export de pièces de rechange pour imprimantes et d’achat et vente de véhicules, alors que cette société a été créée et financée par des fonds versés par Zitout à travers un pays du voisinage pour un montant total de plus de 50.000 dollars américains. Un montant qui, selon les investigations, a été introduit sur le territoire national par des trafiquants transfrontaliers. Mansouri a également établi des contacts avec plusieurs autres personnes sur les réseaux sociaux, dont Hichem Aboud et Amir DZ et Mohamed Abdellah. C’est ce qu’ont prouvé les investigations techniques des services de sécurité spécialisés qui ont confirmé que le mis en cause avait réellement établi des contacts avec ces personnes afin de « mettre sur pied des plans d’atteinte à l’ordre public, via l’exploitation du Hirak que vit (alors) le pays dans le but de le faire sortir de son caractère pacifique ».
Après des mois d’investigations « secrètes » sur les mouvements suspects de Mansouri, et la collecte de preuves suffisantes contre lui, il a été arrêté le 28 février 2021 et présenté par devant le tribunal. À noter que le mis en cause, pendant son audition, il a été reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui ont été reprochés.
Suite à quoi, il a été poursuivi pour appartenance à un groupe terroriste visant la sécurité et l’unité nationales, financement d’un groupe terroriste, faux et usage de faux, usage d’un nom d’un tiers dans des circonstances qui ont déterminé l’inscription d’une condamnation au casier judiciaire et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle organisée. Dans cette affaire, Zitout est poursuivi pour gestion et financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’Etat et l’unité nationale, faux et usage de faux et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle.
Quant à Amir DZ, Aboud et Mohamed Abdellah, ils sont poursuivis pour adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’Etat et l’unité nationale, financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’Etat et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle. Autrement, ils tombent sous le coup des actes prévus et condamnés par les articles 87 bis, 87 bis 1, 87 bis 3, 87 bis 4, 249, 222, 389 bis, 389 bis 2 du code pénal et de l’article 3 de la loi relative à la prévention contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Farid Guellil