Le procès de l’ancien ministre de la Poste et des télécommunications décédé, Moussa Benhamadi, et frères, propriétaires du groupe « Condor » spécialisé dans les produits électroménagers et électroniques, poursuivis, entre autres pour « obtention d’indus avantages » » s’est ouvert hier au tribunal de Sidi M’Hamed avec l’audition des anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, cités au sujet des avantages illégaux accordés aux Benhamadi notamment pour la réalisation de l’usine de médicaments GB Pharma dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah dans la capitale ». Parmi les personnes jugées, figurent Abderrahmane Benhamadi, gérant et actionnaire du groupe Condor, ses frères, Smaïl, Abdelkrim, Amar et Moussa Benhamadi, ancien ministre des Télécommunications, récemment décédé après sa contamination par la Covid-19. Les anciens ministres des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane et de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb (en fuite à l’étranger), sont également impliqués dans l’affaire. Les principaux accusés sont jugés, entre autres, pour d' »indus avantages » dont aurait bénéficié le groupe Condor, à travers des marchés publics que ses filiales auraient obtenus. Le même dossier concerne une quarantaine de personnes et six sociétés appartenant à la famille Benhamadi, présentées au procès comme personnes morales poursuivies pour « blanchiment d’argent », « dilapidation et utilisation de fonds de banque », et « financement occulte de partis politiques et de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat présidentiel ». Auditionné, l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal a nié en bloc tous les faits retenus contre lui, affirmant qu’il n’avait « aucun lien, ni de près ni de loin, avec l’affaire de la Spa Gp Pharma ». Il a expliqué que cette société « a conclu son contrat de concession et a obtenu un espace pour la réalisation d’une unité d’industrie pharmaceutique dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, alors qu’il n’était pas encore à la tête du gouvernement ». Il a ajouté qu' »un premier ministre, même s’il préside le Conseil national d’investissement (CNI), n’a pas les prérogatives d’octroi, de contrôle ou de suivi d’un projet d’investissement », précisant que cela « relevait des prérogatives et de la responsabilité de l’agence nationale du développement industriel (ANDI) et de la partie ayant octroyé le contrat de concession ». Pour lui, cette affaire « concerne l’ancien wali d’Alger et la société concernée ». Pour sa part, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, également auditionné par visioconférence depuis la prison d’El-Abadla (Béchar), a indiqué que « ces questions concernent d’une manière directe les collectivités locales, à leur tête la wilaya, et non pas la Chefferie du gouvernement ». Il a nié lui aussi toutes les charges retenues contre lui, expliquant qu' » un premier ministre n’est pas responsable des retards enregistrés dans la réalisation de projets d’investissement » et que » le non-respect d’un cahier des charges relève des responsabilités de l’autorité ayant signé l’octroi de la concession foncière et non du chef du gouvernement ».
B. O.