De jour en jour, au lieu d’avancer nous avons l’impression de reculer d’avantage, vers des temps obscurs qu’on croyait à jamais révolus. C’est ainsi qu’on voit partout des personnes désespérées en quête de remèdes auprès de guérisseurs et de pseudo herboristes de tout acabit, que certaines chaînes satellitaires ont remis au goût du jour. Il ne s’agit plus de recettes de bonnes vieilles mères, mais de Aâkda censée faire grossir et que s’ arrachent des femmes soucieuses de prendre du poids, alors qu’elle est préparée à base d’ une hormone glucocorticoïde de synthèse, le Dexaméthasone pour ne pas le nommer et qu’au lieu de grossir, le corps ne fait qu’enfler par rétention d’eau en réaction au produit cité. Le docteur Bendada Cheikh, président de l’ordre des médecins de la région du Sud Ouest que nous avons l’habitude de consulter pour ce genre de chose, nous a montré un document authentique d’un genre plus étonnant. Il s’agit d’une ordonnance tout à fait pareille à celles délivrées par les médecins, sauf que celle-ci présente la particularité dans son entête de porter « spécialiste en rokia charîa » et ce n’est pas tout… le Raki y a prescrit dessus des médicaments qui sont vendus en pharmacie. Le pharmacien à son tour a livré les médicaments prescrits et apposé dessus son cachet humide sans pour autant vérifier s’il s’agissait d’une ordonnance établie par un médecin. De là, il ne reste plus qu’a demander à la CNAS de rembourser les frais de soins. Quelle époque dites-vous ? C’est auprès du peintre espagnol Francisco Goya (1746 – 1828) que vous trouverez la réponse. Il a intitulé un de ses chefs-d’œuvre « Le sommeil de la raison engendre des monstres ».
Messaoud Ahmed