C’est une véritable anarchie qui marque l’opération de vente des manuels scolaires. Des parents d’élèves font le parcours du combattant pour s’en procurer, allant même à former des chaines interminables devant les librairies, pour finir parfois sans pouvoir faire leur commission. Nous assistons, en effet, depuis la rentrée des classes à un nouveau phénomène qui s’ajoute à la série de problèmes qui complique davantage le bon lancement de l’année scolaires 2021/2022. Habituellement organisée au niveau des établissements scolaire, l’opération de vente des livres se fait cette année, selon une instruction de la tutelle, au niveau des différentes librairies. Mais en raison d’un manque inexpliqué de ces manuels et une offre qui ne répond pas à la demande, l’opération s’est transformée en un véritable parcours du combattant pour les élèves et leurs parents. La situation a engendré des rushs quotidiens depuis les premières heures de la matinée au niveau des points de vente, provoquant de langues files d’attente, alors que dans la majorité des cas, les mesures barrières contre la covid-19 sont complètement bafouées. À noter que ce ne sont pas seulement les librairies qui vendent ces manuels qui sont prises d’assaut, la situation est pire au niveau de l’Office national des publications scolaires et ses annexes et ce à l’échelle nationale. Seulement à ce niveau aussi, les parents retournent souvent bredouilles, ce qui suscite un désarroi et une incompréhension totale. Cette situation qui est même à l’origine de bousculades et de coups de poings pousse souvent les libraires à stopper la vente et baisser rideaux, allant jusqu’a solliciter l’intervention des services de l’ordre afin de disperser les foules.
L’entame des cours compromise
Il faut dire qu’en plus du stress et du désarroi que ce problème a provoqué chez les parents, au niveau des établissements scolaires, la situation est pire. Le fait que la plupart des élèves n’aient pas pu acheter leurs manuels scolaires à temps, le lancement officiel des cours n’a pas pu être fait hier. Un retard qui risque de s’allonger car personne ne sait à quel moment le problème sera réglé. En effet, le ministère de l’Éducation nationale reste, face à ce cafouillage, en deçà des attentes exprimées. Appelant à la diversification des ressources d’acquisition des livres scolaires, le ministre Belabed n’a pas tout à fait répondu aux attentes des parents d’élèves qui réclament des solutions efficaces et concrètes afin de sauver la scolarité de leurs enfants. Il est essentiel de relever que ce problème vient s’ajouter à la liste des nombreux manquements qui marquent la nouvelle année éducative. Le secteur de l’Éducation fait déjà face à un déficit flagrant d’enseignants suscitant une désorganisation dans l’élaboration des calendriers. Aussi et en raison de l’absence de moyens et de la crise de l’eau, l’application rigoureuse des mesures de prévention dans les établissements scolaires fait défaut, alors que le lancement de la restauration dans les cantines n’a pas pu être fait. L’année scolaire 2021/2022 s’annonce face à cet état de fait difficile, sachant que plusieurs formations syndicales avaient tiré la sonnette d’alarme avant la reprise et appelé la tutelle à prendre les mesures nécessaires afin d’éviter tout cela.
Ania Nait Chalal