Le président américain, Donald Trump, a décidé, mardi, de joindre l’acte à la parole concernant ses menaces de couper la contribution financière de son pays à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s’élève à plus de 400 millions de dollars. C’est dire un acte de désolidarisation en pleine crise sanitaire planétaire.
«Aujourd’hui, j’ordonne la suspension du financement de l’Organisation mondiale de la santé, pendant qu’une étude sera menée pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus », a lancé M. Trump depuis les jardins de la Maison Blanche, mettant ainsi à exécution ses menaces proférées récemment à l’encontre de l’agence sanitaire qui siège est à Genève. Le président américain reproche à l’OMS d’avoir commis de nombreuses « erreurs » sur le coronavirus et d’être trop proche de la Chine, estimant que le monde a « reçu plein de fausses informations sur la transmission et la mortalité » du Covid-19.
Les USA contribuent à hauteur de 400 à 500 millions de dollars au financement de cette organisation sanitaire mondiale, contre environ 40 millions de dollars « et même moins » pour la Chine, et à partir de ce constat, ajoute le chef de la première puissance mondiale, les États-Unis ont le devoir de réclamer des comptes. Dans son long et violent réquisitoire contre l’organisation de l’ONU, le président américain a évoqué une étude « très approfondie » qui pourrait durer de 60 à 90 jours pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus ». Selon le président Trump, l’OMS s’est alignée sur les positions de la Chine, que Washington accuse d’avoir initialement caché la gravité du virus lorsqu’il y a fait son apparition en décembre. Ce qui, a-t-il dit, a empêché de contenir l’épidémie «à sa source avec très peu de morts».
« Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts », a-t-il dit, tout en affirmant que les États-Unis « ont eu des problèmes avec eux depuis des années ». En fait les critiques de l’OMS à l’encontre de sa décision, fin janvier, d’interdire l’entrée aux États-Unis aux voyageurs en provenance de Chine sont restées en travers de la gorge à l’Oncle Sam qui, lui, clame haut et fort que cette mesure a permis le ralentissement de l’arrivée du virus. Mais aux yeux de l’OMS « la Chine a toujours raison », a déploré le président américain.
Réagissant à ces accusations, le secrétaire général de l’ONU a estimé que ce n’était «pas le moment de réduire le financement des opérations» de l’OMS, qui «doit être soutenue car elle est absolument essentielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre le Covid-19».
Sur le front sanitaire, les États-Unis ont enregistré mardi un sombre record avec plus de 2.200 morts supplémentaires en 24 heures, le plus lourd bilan journalier recensé par un pays. Leur bilan total, également le plus lourd du monde, s’élève à plus de 25.700 morts et 600.000 cas de contamination enregistrés.
B. O.
