Cette visite d’État du président de la RASD et SG du Front Polisario en Afrique du Sud, le pays du libérateur Nelson Mandela, est lourde de sens pour dire au Makhzen le soutien de taille dont jouit le peuple sahraoui sur le continent.
L’Afrique du Sud, dont le combat libérateur contre l’apartheid tout comme l’Algérie qui s’est affranchie du joug colonial, ont marqué l’histoire de la décolonisation de l’Afrique. Les relations fortes entre les deux pays émanent d’ailleurs de cet avènement qui a fini par s’imposer au sein de la communauté internationale comme principe bien-fondé pour aborder toute question de décolonisation, dont le Sahara occidental sous occupation marocaine demeure la dernière sur le continent. C’est dire tout le sens et la symbolique que revêt la visite officielle du président de la RASD en terre de « Madeba », notamment sur l’engagement africain contre l’occupation marocaine.
En effet, le président Brahim Ghali, a entamé hier une visite d’Etat en Afrique du Sud, à l’invitation de son homologue, Cyril Ramaphosa, selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Lors de la première journée de cette visite officielle, le président Ghali, reçu en grande pompe à Pretoria, a effectué un entretien en tête à tête avec Ramaphosa. Les dossiers abordés coulent de source. À commencer par les derniers développements de la question sahraouie dont l’Afrique du Sud est un soutien de poids connu à l’autodétermination du peuple sahraoui. En sus, les deux parties ont fait le point sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun. Les discussions se sont élargies, par la suite, aux délégations des deux pays. Plus tôt dans la journée, une charge de 21 coups de canon a été tirée en l’honneur du président sahraoui qui a été accueilli au Palais présidentiel par Cyril Ramaphosa, conformément à l’usage et aux us sud-africains, avant d’écouter les hymnes nationaux des deux pays.
Selon l’agence SPS, cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations fraternelles historiques entre les deux pays qui remontent à de longues années de lutte contre l’occupation et l’apartheid, permettra d’élargir les relations de coopération et de les promouvoir conformément à la volonté commune des dirigeants et des peuples des deux pays.
À souligner que le contexte comme le timing de cette visite ne sont pas anodins. Le déplacement de Ghali chez Ramaphosa intervient au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU planche (lundi à huis clos) sur le conflit du Sahara. Un débat sur la dernière colonie en Afrique qui arrive dix jours avant la prolongation de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Le tout dans la foulée d’une offensive du Front Polisario qui pointe du doigt la léthargie de la communauté internationale qui assiste impuissante face aux violations marocaines dans les territoires sahraouis occupés.
Le président sahraoui est arrivé lundi à Pretoria à la tête d’une importante délégation composée des ministres des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, de la Coopération, Fatma Mehdi et des Affaires sociales et de la Promotion de la femme, Soueilma Beirouk, outre le Directeur de la sécurité et de la documentation, Sidi Ogal, le Conseiller à la Présidence de la République, Abdati Breika, le Directeur des opérations au ministère de la Défense nationale, Abbah Cheikh Mohamed et l’ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud, Mohamed Yeslem Beiset.
Farid Guellil
