Accueil ACTUALITÉ Accord d’associaiton algéro-européen : Le bilan négatif de la LADDH

Accord d’associaiton algéro-européen : Le bilan négatif de la LADDH

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La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) s’est sévèrement attaquée, à travers un communiqué de presse, au partenariat de l’Algérie avec l’Union européenne, le jugeant non-équitable et portant préjudice, selon elle, au système de la production nationale. « L’UE presse l’Algérie afin d’accélérer les procédures d’ouverture totale de l’économie algérienne sur l’Europe sans tenir compte du déséquilibre entre les deux parties et l’écart manifeste du taux de croissance ainsi que la fragilité du système de production en Algérie, ce qui la rend incapable de tirer profit de ce libre échange avec l’Europe », regrette l’ONG en affirmant que de nombreux opérateurs économiques algériens se plaignent, auprès de la Ligue, des répercussions de l’ouverture totale de l’économie sur leur production.
«13 ans après son entrée en vigueur, le partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne n’est pas équilibré et bénéfique aux deux partenaires, du fait que l’Algérie a importé de l’UE plus de 250 milliards de dollars alors qu’elle en a exporté, à l’UE, juste 11 milliards de dollars hors hydrocarbures», écrit la Ligue, avant de réclamer la nécessité de revoir les clauses de l’Accord en vigueur depuis 2015. Et pour cause, l’ONG estime que « ces relations n’ont pas encore atteint la phase de collaboration efficace et équilibrée qui permettrait à l’Algérie de tirer réellement profit du libre échange de l’UE ».
Plus loin dans ses accusations, la Ligue rappelle que ces accords ont causé la fermeture de plus de 45 000 PME en raison de la récession du marché englouti par les produits d’origine européenne. Aussi, la fermeture de ces PME a fait augmenter le taux de chômage en Algérie. Un fléau qui a connu une hausse manifeste chez les jeunes universitaires jusqu’à atteindre 28 %, ce qui représente plus que le double des taux de chômage enregistrés de part le monde dont la moyenne est de 10 %, atteste l’ONG, qui explique entre autres que « la fermeture du tissu industriel national notamment les PME a engendré la perte de plus de 400 000 postes d’emplois fixes ».
De surcroît, l’ONG rappelle que les opérations de dédouanement font perdre à l’Algérie plus d’un million de dollars annuellement. « Selon les chiffres officiels, cet accord a engendré un déficit de plus de 700 milliards de Da des revenus douaniers algériens depuis son application l’an 2005 jusqu’au 2015 », alerte la LADDH. Afin de remédier à la situation, la LADDH appelle à « l’établissement d’un partenariat réel qui sera basé sur l’échange dans le cadre du respect des engagements du développement et l’intérêt commun entre tous, pas uniquement au profit de l’UE ».
Entre autres, la même source appelle à la révision de ces accords en sorte de ne pas « porter préjudice au système de production nationale ». En termes plus clairs, l’ONG appuie la démarche du gouvernement, notamment au sujet des mesures portant restrictions à l’importation en affirmant qu’ « il ne faut pas prétendre que la rive du sud de la Méditerranée et l’Europe sont liées par un partenariat juteux et bénéfique aux deux parties ». Bien au contraire, seul les pays de l’UE tirent profit du libre échange.
Pour conclure, l’ONG estime, néanmoins, que l’intégration de l’Algérie à l’économie mondiale est une alternative stratégique qui lui permettra de réaliser une croissance économique. En ce sens, la LADDH appelle à la consolidation des partenariats pas uniquement avec l’EU, mais aussi l’ouverture sur d’autres économies, tels que les pays de l’Océan pacifique à l’instar du Japon, et la Chine, ou encore, les pays Brexit.
Lamia Boufassa

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