Ahmed Naït El-Hocine, directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière, a affirmé que les sinistres routiers et le nombre de victimes qu’ils entraînent, chaque fois, ont au contraire connu, ces derniers mois, une baisse sensible.
Les accidents de la route constituent un véritable drame qui endeuille chaque jour des dizaines de familles en Algérie. La législation en matière de prévision routière a été durcie, renforcée à la faveur du Code de la route qui, adopté en 2010, a été un échec. Naït El-Hocine a affirmé que, en matière de sécurité routière, des efforts ont été consentis et ont permis de stabiliser la sinistralité routière, même si les chiffres sont préoccupants ce qui donne un nombre 4 000 morts annuellement. Des efforts ont été déployés par les différents secteurs et qui ont permis justement d’éviter l’explosion de l’accidentalité. Il a eu effectivement une baisse en dépit d’une croissance effrénée du parc automobile national. Les pouvoirs publics ont décidé récemment de revoir l’organisation institutionnelle de la Sécurité routière pour donner un plus à la lutte contre l’insécurité routière et adopter les schémas organisationnels reconnus à travers le monde qui ont prouvé leur efficacité. Il y a des efforts qui ont été consentis par des différents partenaires. Malheureusement, tous les efforts déployés ne sont pas intégrés dans un cadre de politique nationale, cohérente et orientée vers les risques de la route. C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Intérieur a proposé la création de la délégation nationale à la Sécurité routière qui va constituer directement un organisme directeur. Pour les 9 premiers jours du Ramadhan, il y a eu près de 100 morts. Durant la période comprise entre le 6 et le 14 juin, il a été comptabilisé au niveau national, cinq accidents qui se sont soldés par 91 personnes décédées et 954 tuées. Selon le directeur de la sécurité, la moyenne quotidienne nationale est de 12 morts. Il y a des efforts qui ont été déployés par les services de sécurité présents sur le terrain. Il y a aussi la mobilisation de l’ensemble de la société en matière de sensibilisation. Il a été initié une campagne de sensibilisation spécifique au mois de carême qui a été relayé par les services de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale et aussi de la Radio nationale et de la Télévision. Un matraquage médiatique est en train de s’opérer actuellement qui contribuera certainement aux modifications des comportements. Il a été constaté que, en 2015, 34% des personnes décédées avaient moins de 30 ans. C’est l’analyse qui a été faite par le CNPS et qui a fait ressortir que la frange d’âge comprise entre 10 et 30 ans était particulièrement impliquée dans les accidents de la circulation. Aussi, cette tranche d’âge est concomitante avec l’ancienneté du permis de conduire puisque les titulaires du permis de moins de deux ans sont également surreprésentés dans les accidents corporels de la circulation routière au niveau national à hauteur de près de 40% des victimes et auteurs d’infraction. Actuellement, le CNPS dispose d’un système de collecte de données qui ne permet pas d’identifier les défaillances. Il a été évoqué le permis à points qui a donné entière satisfaction et, à lui seul, ne résoudra pas le problème. Il y a de nombreux aspects autour de cet outil qui font que les chiffres de la sinistralité régressent. Selon le directeur, il y a un aspect très important qui a donné des résultats, c’est le système automatisé. Ce sont les radars fixes qui permettent de surveiller constamment les axes routiers aux services de sécurité de se déployer sur d’autres secteurs. La politique de répression menée à travers les systèmes automatisés de sanctions ont été donné pour être des solutions très efficaces. Le permis de points est constitué de 24 points. Pour chaque infraction, il y a un nombre de points qui est attribué. Lorsque le contrevenant commet une infraction, des points lui sont retranchés. La différence qui existe entre le système automatisé et l’infraction est constatée instantanément. La sanction va s’abattre sur les multirécidivistes. Selon le directeur du CNPS, les indicateurs sont à la baisse. Sur les quatre mois de l’année 2016, il a été enregistré au niveau national, 296 personnes décédées. Comparativement avec les quatre premiers mois de l’année 2015, une baisse de 19% a été constatée. Concernant les blessés, une baisse de 31%. Pour celui des accidents, une baisse de 28%.
Lazreg Aounallah