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Abderrezak Makri MSP : «L’initiative de Consensus national est incompatible avec le 5e mandat »

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Face aux critiques sur certains éléments de son initiative considérée comme floue par des partis politiques, le président du MSP, Abderrezak Makri, a défendu encore hier son «Consensus national», qu’il dit avoir reçu l’approbation de «75 %» de la classe politique nationale. Le leader islamiste a dévoilé le document final de son initiative, lors d’une conférence de presse convoquée à cette occasion, que le MSP a déjà envoyé aux institutions de l’État, y compris la Présidence, les autres partis et compte même le mettre à disposition de l’opinion publique, à travers ses bureaux de wilayas. Traçant ses objectifs de trouver des solutions à «l’impasse» politique et la crise économique dans le pays, le document du MSP servira, à la fois, comme un programme politique pour le parti durant la présidentielle 2019 et une feuille de route pour l’après 2019. «Vu l’ampleur de la crise économique et ses éventuelles répercussions sociales, l’échec des gouvernements successifs pour réaliser le développement attendu, tout gouvernement qui sera formé prochainement sera obligé inéluctablement à prendre des décisions douloureuses en économie, que les Algériens auront beaucoup de peine à supporter. Ce qui constituera sans nul doute un terrain fertile et une occasion à toute force politique et sociale opposée pour freiner les efforts de tout gouvernement soucieux de gérer cette crise. Ses aptitudes seront mises à rude épreuve du fait de l’absence de confiance chez le peuple, d’où l’impératif aujourd’hui pour tout le monde à discuter et s’accorder autour d’un consensus pour réaliser une transition économique et politique sécurisée », lit-on dans la copie finale de Consensus national. Lors des rencontres du MSP avec la classe politique – toutes les formations, à l’exception de deux seulement, toutes les personnalités consultées ont admis le diagnostic de l’initiative de Consensus sur les volets économique, social et international, soutient Makri, alors que le volet politique est contesté uniquement par les partis de l’allégeance, qui considèrent que «le Président est une ligne rouge». «Le Président qui serait issu de la présidentielle de 2019 aura un rôle pivot et nécessaire dans l’initiative de consensus national, car c’est par lui que doit commencer sa concrétisation», a expliqué Makri, qui a énuméré en outre aussi, un Premier ministre et gouvernement de consensus et un Parlement qui doit légiférer des lois pour la mise en œuvre des réformes. Cependant, cette initiative va s’obscurcir si le président Bouteflika arrivera à briquer un nouveau mandat : «L’initiative de consensus national est incompatible avec le cinquième mandat. Car, le Président doit driver ensuite des rencontres et consultations avec tous les acteurs politiques», a-t-il répondu sur une question à ce propos. «Malheureusement, nous n’en sommes pas ici actuellement. Nous avons besoin d’un Président capable de parler aux Algériens, en mesure de supporter les énormes charges pour faire de l’Algérie un pays émergent. C’est l’époque de la “diplomatie des présidents” et c’est ce qui se fait actuellement aux États-Unis, Chine, Turquie, les présidents gèrent directement les affaires étrangères, car les enjeux sont très grands pour les pays aujourd’hui», plaide Makri. Quid si ce Consensus ne serait quand-même pas au rendez-vous, en 2019 ? « Nous allons prendre notre propre position des prochaines présidentielles, dont le principal objet de notre campagne est d’évoquer encore et d’expliquer le Consensus national. Nous œuvrerons aussi avec les autres partis pour obtenir un minimum de crédibilité et de transparence pour ce scrutin», indique Makri. Il s’attaque ensuite à l’initiative du FLN pour un «Front populaire solide», en l’accusant de vouloir faire une réplique pour avorter son initiative. «L’initiative du FLN n’a aucun lien avec notre initiative. C’est une tentative de sortir de l’embarras dans lequel il s’est trouvé après le lancement de Consensus national. Ils nous a fait sortir alors le “Front populaire solide”», a asséné Makri, qualifiant les consultations entamées par le SG du FLN avec d’autres partis de «monologue», car «c’est un dialogue entre les membres d’un seul camp (l’allégeance)».
Hamid Mecheri

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