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ABDELAZIZ RAHABI SUR LA POSSIBILITÉ D’ORGANISER UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : «Les Algériens doivent d’abord y adhérer»

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Abdelaziz Rahabi, l’une des personnalités les plus en vue ces derniers jours sur la scène nationale, tant il est le coordinateur du Forum national pour le dialogue, réunis samedi à l’ouest d’Alger, a dû débourser énormément d’énergie pour tenter de convaincre du bien-fondé de l’initiative de sortie de crise proposée par les Forces du changement.

En effet, invité hier de la Chaîne 3 de la Radio nationale, l’ex-ministre de la Communication a défendu le choix d’aller vers un processus électoral dans un délai ne dépassant pas les six mois. Mais pour organiser une élection, faut-il qu’elle reçoit au préalable l’adhésion du peuple. Faute de quoi, le rendez-vous serait un échec, sans notamment l’approbation des Algériens. «Nous ne fixons pas de date à l’élection présidentielle. Aucune autorité en Algérie, ni la présidence de la République, ni nous-mêmes, ni aucune autre force politique n’est en mesure de le faire. Les élections présidentielles seront organisées quand toutes les mesures de confiance seront mises en place et quand les Algériens seront convaincus de la sincérité du gouvernement d’organiser des élections transparentes et régulières», explique l’ex-diplomate. Pour lui, les conditions à l’état actuel ne sont pas réunis, ni sur le plan politique, ni encore moins sur d’autres considérations, de surcroît en plein mouvement populaire et citoyen pacifique qui revendique un changement radical dans le pays.
Dans le détail, quoiqu’il assimile la situation de crise à son état actuel à une transition, un processus électoral requiert un certain nombre de conditions. Notamment, donner le temps à la question de gagner en maturation, les délais pour une période n’excédant pas les six mois, mais qui pourraient probablement l’être, avoir au préalable un accord politique global entre les différentes parties, le rétablissement de la confiance entre le peuple et les autorités… etc. Car, à l’heure actuelle «Nous ne sommes pas dans une situation de convocation du corps électoral prévue par la loi. Nous sommes dans une impasse politique (…). On doit trouver une solution politique négociée, consensuelle, graduelle et pacifique pour sortir de la crise», suggère celui qui appelle à éviter de «personnaliser» cette crise, allusion aux critiques qui font reprocher au pole des Forces du changement qu’il représente un «opportunisme politique» au vue des échéances électorales à venir.

«Je ne parle pas au nom du hirak !»
Sur un autre volet, et renvoyant de ses propos aux partisans d’une période de transition comme voie à prendre pour une sortie de crise, Rahabi ne diabolise pas pour autant le concept. Mais, il juge qu’une élection présidentielle serait à même d’éviter d’aller vers une Constituante dont il ne partage pas l’avis de ses défenseurs. D’ailleurs, invité à s’exprimer sur les autres initiatives aussi bien celle de la société civile comme l’autre feuille de route du pôle de l’Alternative démocratique, l’ex-ministre fait clin d’œil à l’opposition dans son ensemble mais évite de parler des partis de la défunte Alliance présidentielle. «Notre priorité c’est de fédérer les forces de l’opposition pour le changement (…)», a-t-il fait appel du pied aux formations politiques qui ont boycotté le Forum national pour le dialogue, dont il souhaite avoir leur adhésion aux prochains rendez-vous des Forces du changement. Qu’en est-il des partis qui incarnent le système ? Seront-ils invités ? À cette question, Rahabi reste vague dans sa réponse. IL n’exclut comme il ne voit pas la nécessité de leur tendre la main. «Pour le moment, nous n’avons pas parlé de ces partis (FLN-RND-TAJ-MPA, ndlr)», s’est-il contenté de répondre, lui qui soutient que l’initiative qu’il défend n’entend pas «déconstruire l’État, mais de réformer l’État»
Autre question sur laquelle est revenu l’invité de la Chaîne 3, la représentation du Mouvement, dont il dit ne pas prétendre parler en son nom.
Farid Guellil

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