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À quoi rejoue Taqa ? 

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La holding émiratie Taqa qui voulait racheter en avril 2024 le groupe énergétique espagnol Naturgy revient à la charge. Après une première OPA (Offre publique d’achat), les négociations ont échoué courant juin de cette année. Pourtant, le gouvernement espagnol avait, au départ, accueilli favorablement le projet de cession de Naturgy au profit des Émiratis. Les deux parties ont été à un cheveu de conclure l’affaire. Mais un imprévu a contraint les Espagnols de tourner casaque. Du coup, la firme au capital s’élevant à 86 milliards d’euros et contrôlée par le richissime émir d’Abu-Dhabi, Mohamed bin Zayed, a abandonné l’opération. Derrière cet échec ? L’Algérie a eu son mot à dire. En plus de détenir 4,1 % du capital de Naturgy, le groupe gazo-pétrolier Sonatrach est l’actionnaire majoritaire (51%) dans le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne à partir de Beni Saf. Aussi, l’Algérie est le deuxième pays d’origine du gaz naturel importé par l’Espagne (34,9% du total). De ce fait, nous sommes considérés comme un partenaire sûr et fiable pour tous les clients européens. Considérant toutes ces données dans le jeu, le changement de main de Naturgy aura une conséquence directe sur les contrats gaziers signés avec son le partenaire algérien. Les considérations ne sont pas seulement d’ordre économique, mais elles sont aussi géopolitiques. Car, après la rupture des relations avec le Maroc en 2021, les choses ont beaucoup changé et même évolué pour notre pays qui s’est lancé dans une véritable diversification de ses clients énergétiques.  Toutefois, les Émiratis semblent tenir toujours à cette affaire. Selon le journal espagnol « Elindependiente » Taqa voit grand en cette année 2025. « L’Espagne n’est qu’une étape supplémentaire dans le plan d’expansion du géant émirati, qui vise à entrer dans l’une des principales sociétés gazières de notre pays. Derrière Taqa se trouve le gouvernement des Émirats arabes unis. L’Abu Dhabi National Energy Company se consacre à la gestion de l’eau et de l’énergie », écrit le média espagnol. Sauf que, la mission serait délicate. À en croire la même source, l’intention de la société émiratie de relancer sa participation dans l’espagnole Naturgy « inquiète une fois de plus l’Algérie. » Le principal partenaire gazier de l’Espagne est, selon le média ibérique, « n’a pas changé d’avis : il maintient l’opposition qu’il avait exprimée lors de l’échec de l’OPA lancée par Taqa l’an dernier. » Si tel est le cas, l’Algérie ne fait que défendre ses intérêts. 

Farid Guellil 

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