Avant la réunion informelle de l’OPEP, contacts et déclarations se multiplient sur une réunion qui n’est pas habilitée à prendre une décision pour réguler le marché pétrolier mais qui pourrait se transformer ou convoquer une réunion extraordinaire pour décider d’un gel de la production afin d’assurer un prix de baril acceptable aux alentours de 60 dollars.
Ainsi, le président vénézuélien Nicolas Maduro a assuré que les producteurs de pétrole, membres ou non de l’Opep, étaient «proches» d’un accord pour stabiliser les prix du brut.» Nous sommes proches d’un accord entre les pays producteurs, membres de l’Opep et non membres de l’Opep», a déclaré Maduro à la clôture du 17e sommet du mouvement des pays Non-alignés, dont il assumait la présidence. Il a affirmé s’être entretenu sur le sujet avec ses homologues iranien Hassan Rohani et équatorien Rafael Correa, tous deux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
«Le président Rohani a fait une déclaration très importante sur la volonté de l’Iran de contribuer de façon nécessaire, juste et partagée à la stabilisation des prix», a indiqué le président Maduro. Selon lui, un accord pourrait être trouvé avant la fin septembre «pour stabiliser le marché, améliorer et stabiliser les prix du pétrole». Le Venezuela, dont l’économie a sombré avec la chute des cours du brut, affiche désormais la pire inflation au monde, attendue à 720% cette année par le FMI, et une pénurie touchant 80% des aliments et médicaments.
Le président vénézuélien a également abordé la question de l’équilibre de l’offre de pétrole avec les représentants du Qatar et de l’Indonésie, deux pays membres de l’Opep, a annoncé le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino. Le Venezuela, qui possède les plus importantes réserves de pétrole au monde, milite pour le gel de production après la chute des cours du brut passés sous les 30 dollars au début de l’année.
Pour rappel Alger abritera les 26 et 27 septembre une réunion informelle de l’OPEP, en marge de la tenue du 15ème forum international de l’Energie. Cette réunion d’Alger intervient dans un contexte de marasme du marché pétrolier plombé par une offre largement supérieure à la demande. selon les explications des experts.
L’Algérie profitera de sa qualité « d’hôte de la réunion pour faire une « proposition « qu’elle soumettra aux participants de la réunion d’Alger. Selon le ministre algérien de l’énergie les consultations menées auprès des partenaires montrent qu’il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. « C’est déjà un point positif « avait souligné le ministre qui s’était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s’est entretenu avec de hauts responsables, dont le SG de l’Opep, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d’Alger. il avait également rencontré ses homologues saoudien, russe, iranien.
De son côté, le SG de l’OPEP a expliqué que les ministres de l’Énergie de l’OPEP pourraient convoquer une réunion extraordinaire s’ils arrivaient à un consensus lors de la réunion informelle d’Alger. Il a indiqué qu’une réunion informelle n’était pas une réunion de prise de décision, et qu’une réunion informelle le reste jusqu’à ce que les ministres des pays membres décident eux-mêmes de la nécessité de prendre certaines décisions.
C’est à ce moment-là, a-t-il poursuivi, qu’une réunion informelle pourrait décider de convoquer une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions. »Donc, on propose que cette réunion informelle (d’Alger) aboutisse à une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions» de nature à stabiliser les prix du pétrole, a relevé le SG de l’OPEP. M. Boutarfa avait déclaré à Moscou que la réunion informelle de l’Opep d’Alger allait «offrir l’opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole». Si l’Iran lache du lest donne son accord et met de côté ses différends avec Ryad on peut espérer un accord à Alger.
Téhéran a augmenté sa production à presque 4 millions de barils par jour contre 2,7 avant l’accord de 2015, et compte atteindre 4,3 millions de barils par jour, soit son niveau avant embargo. «Téhéran fait valoir son retard de production dû à l’embargo et est déterminé à profiter d’un prix plus élevé avec un même niveau de pétrole mis en vente sur le marché international «, observe un expert. Pour sa part et face à la crise économique qui la frappe aussi, l’Arabie saoudite, dont la capacité de production est de 12 millions de barils par jour ne peut jouer la surenchère et augmenter sa production.
La Russie producteur extra-opep peut faire acte de bonne volonté et pousser a un gel général de la production et à une stabilisation du marché pétrolier mondial pour faire repartir les économies des pays exportateurs et au moment ou Moscou s’apprête à adopter un rigoureux plan d’austérité.
Ainsi et sans faire preuve d’un optimisme exagéré la réunion d’Alger pourrait aboutir à un résultat positif en changeant de format pourvu que chacun des gros producteurs membres ou non membres y mettent de la bonne volonté.
M. Bendib