Les participants au 19e Sommet du Mouvement des non-alignés (MNA), dont les travaux de deux jours ont débuté, hier, à Kampala, la capitale ougandaise, avec la participation du Premier ministre, Nadir Larbaoui en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune ont condamné à l’unanimité l’agression de l’entité sioniste contre le peuple palestinien.
Dans son intervention, le président de l’Ouganda, pays qui assure désormais la présidence tournante du MNA, Yoweri Museveni, a qualifié l’agression israélienne contre la bande de Ghaza et de Cisjordanie, d’opération de « destruction de l’existence », tout en déplorant le silence complice de la communauté internationale face à ces atrocités et toutes ces atteintes flagrantes au principe des droits de l’homme. Pour le chef de l’État de l’Ouganda, la solution à deux États est le chemin le mieux indiqué pour rétablir la paix et la stabilité dans la région. Le Président ougandais a, par ailleurs, critiqué l’ordre mondial unipolaire, tout en plaidant pour un monde multipolaire loin de l’hégémonisme et de la domination occidentale. De son côté, le président de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Dennis Francis, a appelé à l’arrêt immédiat de l’agression israélienne contre Ghaza et d’œuvrer en « urgence » pour l’entrée des aides humanitaires sur toutes les régions touchées, assurant que la voie politique est la seule solution permettant de résoudre la question palestinienne. Dans ce cadre, l’intervenant a exprimé son soutien pour toute initiative allant dans ce sens, tout en insistant sur la nécessité du respect des questions des droits de l’homme, et de promouvoir les valeurs de la coexistence pacifique dans le cadre des résolutions internationales. Rappelant que le mouvement des non-alignés a été fondé sur ces mêmes valeurs, le représentant onusien, dit soutenir toute approche visant à activer le rôle central du MNA et toutes nouvelles perspectives de coopération entre les pays membres. Pour sa part, le représentant de la République de Turquie a appelé la communauté internationale à « une mobilisation immédiate et efficace », en vue de soutenir le peuple palestinien et de lui permettre d’établir son État indépendant, avec El-Qods comme capitale.
L’Algérie plaide pour la réactivation du rôle du MNA au sein du Conseil de sécurité
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a insisté, dans son allocution prononcée à l’occasion d’une réunion du Comité sur la Palestine du MNA, sur la nécessité de réactiver le rôle du groupe restreint des pays du Mouvement des non-alignés (MNA), représenté au Conseil de sécurité, et à le mandater pour « prendre des initiatives effectives afin de mettre fin à l’agression sioniste sur la bande de Ghaza et lever le blocus qui lui est imposé ». À ce propos, le ministre des Affaires étrangères a salué la position « constante » et « historique » du MNA et sa solidarité permanente avec le peuple palestinien, appelant à « conforter cette position avec une réaction diplomatique sérieuse à la hauteur de la gravité de la situation à Ghaza et en Cisjordanie » qualifiant l’étape que traverse la question palestinienne de « la plus dangereuse» et « la plus critique » de son histoire. Sur les arrangements liés à l’après-guerre que planifient Israël avec ses alliés américains, le diplomate Attaf a assuré que toute démarche qui ne respecte pas quatre impératifs à savoir « arrêt de la guerre à Ghaza » « un cessez-le-feu global et durable », « juger l’occupant sioniste pour ses crimes contre le peuple palestinien et mettre fin définitivement au privilège d’impunité dont il jouit » est vouée à l’échec. Le ministre a également souligné « l’impératif d’associer les Palestiniens à toute démarche ou initiative concernant leur devenir, que ce soit dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie ou à El-Qods, outre la nécessité d’accélérer l’instauration d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, car l’avenir de la bande de Ghaza ne peut être déterminé que par le traitement du fond du conflit et en permettant au peuple palestinien d’exercer ses droits légitimes dans le cadre de son État indépendant et souverain ». S’agissant de la cause sahraouie, le ministre a salué, la fermeté du MNA sur sa position de soutien au droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU, que ce soit le Conseil de Sécurité ou l’Assemblée générale. Le ministre a réitéré par la même, l’engagement de l’Algérie à donner un nouveau souffle au MNA dans la conjoncture internationale actuelle et à œuvrer depuis son siège au Conseil de sécurité à la préservation des intérêts du cet ensemble et à la promotion de ses objectifs et initiatives. « Ce sommet est pour l’Algérie une autre occasion précieuse d’insuffler un nouvel élan au rôle actif, efficace et influent de notre ensemble dans la conjoncture internationale actuelle avec son lot de défis et de menaces à tous les niveaux et dans tous les domaines », a-t-il dit. Intense activité diplomatique d’Attaf à Kampala. En marge des travaux de la réunion préparatoire du sommet tenus mercredi et jeudi, le chef de la diplomatie algérienne a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses homologues dont celui de l’Afrique de Sud, Naledi Pandor, pays à l’origine de la plainte contre Israël pour crime de guerre et génocide à Ghaza déposée auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI). Outre cette action à laquelle l’Algérie dit apporter tout son soutien, les questions d’intérêt commun aux niveaux continental et international ont été également au menu des discussions entre les deux parties. Avec son homologue du Mozambique, Mme Veronica Macamo, les deux parties ont convenu d' »intensifier la coordination et la coopération entre les délégations des deux pays membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ». Attaf s’est également entretenu avec Musalia Mudavadi, ministre kényan des Affaires étrangères avec lequel il a « passé en revue les derniers développements de la situation au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique et au Sahel ». La coopération bilatérale et les questions d’intérêts communs ont été également examinées avec le ministre cubain des Affaires étrangères, Rodriguez Parrilla, outre sa rencontre avec son homologue biélorusse, Sergeï Aleinik, sur les voies et moyens permettant « d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations historiques unissant les deux pays dans les domaines politique et économique ». Le Sommet du Mouvement des pays non alignés, qui a réuni près de 50 chefs d’État et de Gouvernement ainsi que des responsables d’instances régionales et internationales, se tient quelques jours avant la tenue des discussions prévues les 22 et 24 janvier au Conseil de sécurité sur le Moyen Orient dont la situation en Palestine occupée.
Brahim O.
