Les prix des viandes rouges et blanches ainsi que ceux des fruits et légumes ne cessent de flamber ces derniers jours, notamment à l’approche du mois de Ramadhan. Du coup, la bourse de la classe moyenne, qui à peine elle reprend le cours normal de la vie après la pandémie, est soumise à rude épreuve.
En effet, malgré la disponibilité des produits agricoles et une stabilité de la demande, les prix des fruits et légumes restent assez élevés. Une situation qui risque de s’aggraver dans les prochains jours avec l’arrivée du mois sacré de Ramadhan dans moins de cinq semaines. Cette augmentation drastique peut être ressentie par les citoyens dans tous les marchés touchant les produits et aliments de base. Eh oui ! malheureusement, cela ne s’est pas arrêté là, car même les prix des pâtes sous toutes leurs formes, les légumineuses et l’huile de table ont augmenté. Jugeons-en ! Les pois chiches sont cédés à 220 DA, les pois cassés à 120 DA, les haricots à 330 DA et les lentilles à 240 DA. Le kilo de couscous, à titre d’exemple, est à 150 DA contre 110 DA il y a quelques mois seulement. Le sachet de pâtes de 500 g est affiché à 65 DA et le kilo de riz dépasse actuellement les 130 DA. Du côté des légumes, la pomme de terre est proposée à plus de 80 DA, les tomates à 100 DA, les oignons à 70 DA. Les marchands de légumes proposent les carottes à 120 DA et les courgettes à plus de 140 DA. Pour ce qui est des fruits, les oranges sont proposées à 180 DA, les bananes entre 200 et 250 DA et concernant la fraise, certains la proposent à plus de 350 DA. Les viandes blanches ne sont pas non plus épargnées par cette flambée : le kilo dépasse les 300 da.
Pour expliquer les décisions derrière ces prix, un directeur d’organisation d’élevage a tenu à s’exprimer la raison principale de ces prix est liée à la hausse drastique des prix du maïs et du soja, régimes principaux de leurs élevages. Concernant l’augmentation des prix des fruits et légumes, l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) avait justement soulevé le déficit en marchés de proximité et surtout l’absence d’une étude prévisionnelle pour mieux gérer l’offre et la demande, de facto les prix, durant les différentes périodes de l’année, notamment celles dites creuses. Pour ce qui est de la pomme de terre, le légume des pauvres, le directeur général de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), Mohamed Kharroubi, avait indiqué, y a pas longtemps, que c’est à cause «des conditions météorologiques dans le Sud».
Absence de contrôle et de régulation ou l’éternel problème
Face à ces augmentations répétitives de façon anarchique, le consommateur demeure la première victime notamment dans ces moments de crise sanitaire, après plusieurs mois de chômage et de confinement. Un état de fait qui a poussé les associations des consommateurs à tirer la sonnette d’alarme, à plusieurs reprises. Ainsi, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), avait affirmé que la hausse des prix n’est nullement liée à un problème de disponibilité des produits.
«Il s’agit d’un problème de prix et de régulation du marché qui demeure toujours anarchique où la spéculation règne en maître ». En revanche, nous remarquons l’absence des agents du contrôle du ministère du Commerce, qui a promis, à maintes fois, de lutter contre l’informel, la mafia et les spéculateurs des prix de ces aliments, en menaçant de sanctionner toute augmentation au prix de vente plafonné par l’État.
Sarah Oubraham