Abordant, hier, la question de la réforme du Baccalauréat, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a appelé l’ensemble de la classe politique à ne pas s’immiscer dans le dossier.
Considérant qu’il faut «laisser la parole aux spécialistes de l’éducation », le syndicaliste ne mâche pas ses mots et accuse certains de vouloir «politiser l’École». «Certaines parties, voulant imposer leur idéologie politique, ont causé beaucoup de mal à l’École algérienne», c’est en ces termes que le coordinateur du Snapest s’est attaqué à l’injonction politique dans le secteur fragile de l’Éducation. «Il faut laisser l’École loin de cette lutte partisane», a-t-il encore martelé, tout en considérant la polémique autour de la suppression de l’examen des sciences islamiques du Baccalauréat comme étant un faux débat. En effet, pour lui « seuls les spécialistes de l’Éducation peuvent se pencher sur la question de suppression d’un examen au Baccalauréat». «C’est à eux de déterminer l’avenir du Bac, et c’est à eux de se statuer sur la question de la formation de l’enfant algérien», a-t-il expliqué.
En sus, le coordinateur du Snapest, a invité les «islamistes» et les laïques à ne pas s’immiscer dans la réforme de l’École. «La réforme doit avoir lieu loin de l’idéologie politique», a-t-il dit, en précisant qu’il est «impératif d’arriver à un consensus autour de la question». Également, Meziane Meriane, a soutenu qu’il «est nécessaire d’aller vers la spécialisation du Baccalauréat», ce qui «induirait la suppression de certaines matières de l’examen final, bien que la fiche de synthèse sera instaurée afin d’évaluer les élèves dans ces matières tout au long de l’année de scolarisation».
À titre d’exemple, il a précisé que «certains élèves scientifiques peuvent décrocher leur BAC avec des notes en dessus de la moyenne dans les matières scientifiques et ils sont orientés à l’université en fonction de la filière». Ce qui, selon lui, conduit souvent à l’échec universitaire.
Tout en appelant à dévoiler le projet de réforme du Baccalauréat, dans les plus brefs délais, le syndicaliste a rappelé que la ministre du secteur ne cesse d’affirmer que cinq jours d’examen coûtent cher à l’État et causent beaucoup de stress à l’élève. Ainsi, il affirme que réduire l’examen à trois jours permettrait de « spécialiser » l’examen et lui redonner ses lettres de noblesse.
Sur un autre sillage, il a indiqué que les spécialistes du secteur, «veulent savoir où en est ce projet». «Est-ce qu’il a été remis au gouvernement ou pas ? Est-ce qu’il a été approuvé ?…», Sont les questions qui hantent les syndicalistes, a-t-il assuré. Une chose est sûre : la question de la révision de l’examen du Baccalauréat sera au menu de la réunion entre la ministre et les partenaires sociaux, prévue pour le 10 septembre prochain au siège du ministère à El Mouradia à Alger.
Lamia Boufassa