Le Camra reviendra-t-il à la charge en raison du silence de la tutelle ? Sans doute oui, à en croire les dires des membres du bureau national du Collectif.
La rentrée s’annonce, d’ores et déjà, mouvementée dans le secteur de la santé. En effet, après avoir repris le travail dans l’espoir de relancer les négociations avec les deux ministères de tutelle, les médecins résidents envisagent de reprendre la contestation, dès la mi-septembre, faute d’une invitation au dialogue.
Alors que les médecins résidents ont décidé au mois de juin dernier de geler leur grève illimitée, en vue de relancer le dialogue avec les deux ministères de tutelle, ces derniers menacent de « refaire naitre leur mouvement de ses cendres », en prévoyant de renouer avec la contestation, quelques jours après la rentrée. « Des discussions sont en cours parmi les rangs des médecins résidents en vue de se statuer quant à l’avenir à donner à notre mouvement », a affirmé le Dr Sofiane Benseba, membre du bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).
Tout en affirmant que le bureau national du Collectif se réunira dans les jours à venir pour prendre la décision finale, le Dr Benseba a précisé que « si les choses restent telles qu’elles sont, les résidents vont probablement renouer avec la contestation ». « Nous allons étudier la manière avec laquelle nous allons procéder. Nous envisageons d’appeler soit à une grève d’une journée ou deux, ou bien d’une manière plus radicale de recourir à la grève illimitée », a-t-il rajouté. Pour lui, les futurs praticiens spécialistes reviendront à la charge en raison du silence de la tutelle.
En ce sens, il expliquera que « de nombreux dossiers sont restés en suspens, sans que les deux tutelles n’apportent des éclaircissements au grévistes ». Il s’agit essentiellement de la question des sanctions et celle relative à la validation de l’année. « Les résidents sont dans le flou, bien qu’ils aient décidé de reprendre le travail », a-t-il déploré. Pour ce qui est de la décision de geler la grève, notre interlocuteur a précisé que « depuis le 24 juin dernier, nous avons dressé notre. Celui-ci est négatif, nous n’avons rien eu depuis que nous avons fait cette preuve de bonne foi ». « La situation est restée telle qu’elle est, et la tutelle n’a pas bougé le doigt pour répondre à nos doléances, notamment celles relatives à l’amélioration de la formation », regrette le membre du Camra.
Pour rappel, les médecins résidents ont gelé le 24 juin dernier, leur mouvement de contestation qui avait duré près de huit mois. Une période assez longue qui n’a pas abouti à des résultats probants. Depuis ce gel, aucune invitation au dialogue n’a été formulée par le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui. Néanmoins, il avait assuré que le gouvernement s’attelait à l’examen des revendications formulées par ce corps médical.
Dans une déclaration en marge de la clôture de la session parlementaire, le ministre avait indiqué «les portes du dialogue demeurent ouvertes pour se concerter avec tous les partenaires sociaux de tous les secteurs, conformément aux orientations données, à maintes occasions, par le président de la République». Mais depuis, le ministère est resté silencieux, aucune invitation officielle au dialogue n’a été formulée à l’adresse du Camra , notamment après le sit-in tenu par les résidents le 14 juillet dernier au CHU Mustapha.
Lamia Boufassa
