Quelques heures après que le parquet ait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire, l’affaire Benalla, du nom de cet ex-chargé de mission à l’Elysée qui avait été filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai à Paris, a connu, dimanche, un nouveau développement avec la mise en examen du principal protagoniste au même titre que quatre autres personnes, dont trois fonctionnaires de police.
Alexandre Benalla, 26 ans, est mis en examen notamment pour «violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail», «immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique», «port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique». Le parquet de Paris, qui a annoncé la mise en examen, avait ouvert une enquête préliminaire jeudi au lendemain de révélations du journal Le Monde, qui a identifié Benalla sur une vidéo amateur le montrant portant un brassard et un casque de police et entouré de CRS, frapper un jeune homme et malmener une jeune femme sur la place de la capitale en marge des manifestations de la fête du travail. Cet ex-collaborateur, qui était en charge de la sécurité, avait été autorisé à assister au sein du dispositif policier au maintien de l’ordre ce jour-là, mais en tant que simple observateur, ce qui contraste avec les images prises de lui en train de commettre des actes de violence à l’endroit du jeune homme et la jeune femme. Si Benalla a été discrètement mis à pied pendant 15 jours en mai, la justice n’a pas été saisie et ce n’est que vendredi dernier qu’il a été licencié. Un gendarme réserviste, Vincent Crase, est impliqué aussi dans cette affaire de même que trois fonctionnaires de police, deux commissaires et un contrôleur général de la préfecture de police, soupçonnés d’avoir transmis à Benalla des images de vidéosurveillance. L’affaire Benalla a pris une proportion telle que le gouvernement français a annoncé dimanche la suspension de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de révision constitutionnelle du fait de la paralysie que connaissent ses travaux depuis jeudi dernier.
Dans ce contexte, le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, sera auditionné lundi par la commission des Lois de l’Assemblée dotée des pouvoirs d’enquête. Cette audition sera suivie le lendemain par une autre de M. Collomb devant les sénateurs, qui souhaitent eux aussi faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Benalla a participé aux opérations des forces de l’ordre le 1er mai dans la capitale.
La femme et l’homme malmenés le 1er mai ont été identifiés et ont demandé à être entendus ultérieurement par les enquêteurs.