Intenses combats à Derna et Sebha : Accord de coopération sécuritaire signé par le Tchad, le Niger, le Soudan et la Libye

Alors que l’armée que dirige, le maréchal Khalifa Haftar a lancé ses opérations pour resserrer l’étau autour des extrémistes armés, de la ville de Derna à l’Est libyen, la base de Tamanhent, a été une nouvelle fois, la cible d’attaques terroristes, jeudi dernier à l’aube. Les assaillants ont attaqué la porte centrale de cette base, avec des voitures blindées, suite à quoi des échanges de tirs ont éclaté, pour durer plusieurs heures, selon le porte-parole de la brigade 116, de l’Armée nationale libyenne (ANL). Après avoir dominé la base pendant plus de deux heures, Il a fallu user d’un Mig 23, de l’armée de Khalifa Haftar, au terme de ses bombardements les assaillants ont réussi a prendre la fuite, selon le porte-parole, qui a indiqué que « deux soldats sont portés disparus et quatre blessés ont été transportés au centre médical de Sebha» ajoutant qu’une coupure d’électricité a précédé, l’attaque. En ce jour, et dans la capitale tchadienne un accord a été signé par les voisins du Sud libyen : Niger, Tchad, Soudan et la Libye, pour sécuriser les frontières notamment contre les trafics d’armes et d’êtres humains ainsi que sur le renforcement de la coopération en matière de contrôle conjoint aux frontières, a indiqué, le service de presse du Premier ministre libyen Fayez Sarraj, vendredi dans un communiqué. S’exprimant sur le dit Accord, le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Sayala a fait savoir que par la signature des pays précités du dit document «la relation spéciale entre les quatre pays est enrichie et illustre l’enthousiasme de la Libye à soutenir tous les efforts visant à lutter contre le terrorisme, le crime organisé transnational, les contrebandes de tous types, la migration clandestine, les mercenaires, le trafic d’armes, le trafic de toutes sortes de produits subventionnés et de produits pétroliers dérivés» a-t-il souligné, au terme de la cérémonie de signature de cet Accord. Il s’agit selon les responsables de ces quatre pays d’une «initiative nouvelle» portant essentiellement, sur des préoccupations sécuritaires, sur fond du chaos dans lequel la Libye est plongée, depuis plus de sept ans. Les signataires se sont engagés, dans le dit document «à coopérer dans le partage d’informations» et à autoriser, est-il précisé « les troupes de chaque État à user du droit de poursuite pour s’engager sur une certaine distance à l’intérieur du territoire de l’autre ». Un responsable tchadien indiquant, dans ses déclarations à la presse locale, que «le sud de la Libye est devenu, depuis la chute de Kadhafi, le lieu de tous les trafics et des bandits qui connaissent le terrain et parviennent à passer d’un territoire à un autre» avant de souligner qu’«il en est de même pour les trafiquants, et c’est ce que nous voulons combattre» a-t-il soutenu. L’accord porte sur la mise en place de deux coordinations, l’une militaire et la seconde politique, et la direction du commandement sera rotative et il est question, par ailleurs, dans le document, d’une invitation à l’adresse des autorités judiciaires des pays signataires à parapher, avant deux mois, des accords de coopération en vue de faciliter les cas  « d’extradition» quand cela sera nécessaire. Concernant les combats dans la ville libyenne de Derna, jeudi dernier, les Nations unies (ONU) ont déclaré qu’ils « ont atteint des niveaux sans précédent » avec, est-il précisé, «des frappes aériennes, des affrontements et des bombardements de zones résidentielles » cite l’ONU. Situation qui a causé une perturbation « totale » dans l’approvisionnement de l’eau et de l’électricité à plus de 125 000 habitants de la ville libyenne, Derna, à cause des combats qui s’y déroulent.
Karima Bennour