Pour le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, il est important d’ouvrir un dialogue national concernant la question de la révision de la politique de subvention, entamée par son département, pour mieux expliquer cette démarche aux citoyens. Affirmant que l’opération n’est pas chose aisée, le ministre souligne que celle-ci prendra le temps qu’il faudra. Selon Abderahmane Raouia, il s’agit de travailler progressivement sur le dossier pour aboutir à des solutions efficaces à même de préserver et de consolider les acquis sociaux et permettant de cibler les véritables nécessiteux. Assurant que le Gouvernement ne décidera d’aucune mesure à ce sujet sans avoir fixer les procédures et les étapes de mise en œuvre, le ministre a affirmé, lors d’une séance plénière jeudi à l’APN, que cette opération n’est pas chose aisée car il s’agit d’établir un équilibre entre les différents scénarios qui doivent tenir compte de toutes les données. Les pressions exercées sur les équilibres macroéconomiques et financiers et le cumul des charges des transferts sociaux sur le budget de l’État, ont conduit le Gouvernement à mettre en œuvre une politique de réforme des subventions tout en préservant les équilibres financiers et le pouvoir d’achat, et ce à travers la mise en place d’un mécanisme préalable pour cibler la subvention à travers une aide aux familles ayant pour objectif de préserver le pouvoir d’achat suite à la réduction des transferts, a-t-il expliqué. Afin d’éviter une mauvaise compréhension de la démarche entreprise par le Gouvernement sur cette reforme, il y a lieu de rappeler que l’opération a pour objectif de mettre fin aux inégalités sociales tout en assurant la pérennité de la trésorerie de l’État durant la période de stagnation économique, a souligné Raouia. Pour lui, une révision efficace de la politique de subvention nécessite l’adoption d’une approche globale de réforme, ce qui amène à déterminer les effets possibles au niveau de deux axes. Le premier axe concerne, précise le ministre, la conception de la réforme chez les citoyens qui nécessite l’implication des médias pour expliquer cette démarche. Le deuxième axe portera sur l’évaluation des éventuels impacts de cette réforme sur les principaux acteurs économiques en mesurant l’effet de la réforme sur les différentes franges, a-t-il poursuivi. Il s’agit, de prime à bord, des subventions destinées aux ménages à travers la définition des modalités de distribution de ces aides en fonction des revenus outre la définition des personnes dont le pouvoir d’achat pourrait être menacé par l’érosion due à la réduction progressive des subventions, a fait savoir Raouia. L’acteur économique, à savoir les entreprises, intervient en second lieu, a-t-il ajouté soulignant que les entreprises publiques qui produisent des biens et des services seront affectées par la réduction des subventions des prix de produits et de services. L’évaluation des effets induits par la réduction de la subvention des prix de produits et de services vise à déterminer les secteurs et les entreprises confrontées à des pressions structurelles sur leurs budgets et leurs capacités concurrentielles internes et externes, a-t-il également expliqué, mettant en avant la nécessité pour les entreprises publiques d’évaluer le niveau de subvention et l’impact occasionné par la réforme. En troisième lieu, vient l’évaluation des effets de la réforme en général (macroéconomique, équilibre financier, balance des paiements, endettement intérieur et extérieur), a-t-il noté. Le ministre des Finances qui a évoqué la politique nationale de subvention et sa généralisation, la régression des ressources financières de l’État, la faible productivité outre les autres facteurs économiques, a souligné, pour conclure, l’impératif de réformer progressivement la politique de subvention.
Ania Nch et APS