Devenu un moyen très répondu au milieu des consommateurs, en raison de ses nombreux avantages, le E-commerce, ou le commerce électronique par Internet, peut, toutefois, exposer ces derniers à l’arnaque et à l’escroquerie. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a voulu mettre plus de lumière sur ce sujet, en soulignant la nécessité d’une mise en place d’un cadre réglementaire pour organiser ce réseau et afin d’assurer, notamment, la sécurité des consommateurs. Inscrit parmi les huit droits fondamentaux du consommateur, l’accès au numérique en Algérie, et contrairement à beaucoup de pays développés, peine à se faire de la place devant l’absence totale de textes de loi portant son organisation. Bien que le commerce par Internet soit très convoité par les Algériens, en raison des facilitations et du gain de temps, parfois même d’argent qu’il peut apporter, celui-ci est pratiqué malheureusement de manière informelle. C’est en tout cas, le constat établi par la FAC lors d’une conférence de presse organisée, hier à Alger, sous le thème: «La Protection du consommateur à l’ère du numérique». Le vice-président de cette association, Hacène Menouar, s’est largement étalé, dans ce contexte, en citant des exemples vivants de personnes escroquées, mais surtout comment cette escroquerie se fait. Lors de son intervention, il a expliqué que beaucoup de sites ont été créés ces derniers temps par des jeunes pour vendre des produits de différentes marques. Ces derniers ont même recours à des sociétés de livraison. Les consommateurs, une fois impressionnés par les publicités et attirés par le produit, finissent par acheter, mais sans avoir pour autant touché ou vu le produit en question. Ainsi, plusieurs d’entre eux se font parfois livrer un produit qu’ils n’ont pas commandé et complètement différent à celui de la description, ou ne reçoivent carrément rien. Menouar précise que, dans ce cas, le consommateur ne se fait pas rembourser et ne peut même pas entamer des démarches judiciaires devant l’absence de contrat d’achat. C’est pour cette raison, a-t-il soutenu, qu’il est nécessaire de mettre en place des réglementations pour leur assurer une protection fiable, pour savoir qui est le responsable de l’acte de vente, de l’acte de livraison, et à qui demander les droits de réparation en cas de problème. «En gros, la réglementation sert pour qu’il y ait une traçabilité, a-t-il souligné, indiquant, à ce titre, qu’aujourd’hui ceux qui exercent le E-commerce en Algérie auraient seulement une extension d’activité pour vendre à distance, et rien d’autre. Menouar a estimé, à ce titre, que les institutions de l’État et les administrations doivent avoir une conscience et de la responsabilité envers les citoyens. Évoquant la question du Epayement, il a fait savoir que la FAC réclame toujours son lancement. Celuici, dira-t-il, ne facilitera pas seulement la vente et l’achat sur le Net mais permettra aussi aux Algériens de payer avec une carte sécurisée. Par ailleurs, le président de la FAC, Zaki Hariz, a fait savoir, selon un constat établi par son association, que les Algériens profitaient de seulement 51% des droits des consommateurs. Selon lui, bien que des efforts aient été faits dans le domaine, notamment, le droit à la sécurité, le droit au choix, le droit à la réparation, le droit à l’Éducation, beaucoup restait à faire. Les textes de loi existent, mais c’est leur application qui fait défaut, a-til regretté.
Ania Nch- Nb