Décidément les réformes de l’Éducation nationale engagées par la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, ne font pas l’unanimité au sein de la famille éducative. Après le rejet du nouveau calendrier du Bac 2017, au début du mois en cours, par les lycéens qui ont fini par avoir gain de cause en poussant la ministre à réhabiliter l’ancien programme des examens, place à un autre épisode contestataire. En effet, l’autre décision qui a, pour le moins que l’on puisse dire, déplu aussi bien aux partenaires sociaux que les élèves scolarisés est celle portant réduction de la période des vacances d’hiver. Ainsi, celles-ci ont passé de 15 à 10 jours seulement au grand dam du personnel encadreur que les apprenants des trois paliers scolaires. Du coup, les élèves et leurs enseignants se verront leur congé défalqué de 5 jours et les privant, par conséquent, de prendre le temps nécessaire et reprendre haleine à même de pouvoir s’attaquer au second trimestre de l’année. C’est le cas de le dire, puisque la journée d’hier a été ponctuée par plusieurs actions de protestation observées à travers quelques wilayas du pays, pour n’en citer que celles qui se sont déroulées à Oran, Boumerdès, Tizi Ouzou et Béjaia. En effet, cette décision a soulevé un tollé général exprimé par les élèves du primaire, du CEM ainsi que les lycéens qui ont déserté les établissements scolaires tôt la matinée de cette journée, à l’effet d’exprimer leur rejet du calendrier des vacances. Le même état d’esprit anime les représentants d’organisations syndicales qui qualifient la décision de Benghebrit d’«unilatérale» dans la mesure où ils n’étaient pas consultés sur cette question.
Farid Guellil
Les syndicats incriminent le ministère de l’Éducation nationale
Le rejet du nouveau calendrier des vacances d’hiver par les élèves et les enseignants est dû, selon les syndicats autonomes, à la décision « unilatérale et irréfléchie » du ministère de l’Éducation. Le SATEF reproche à la tutelle de ne pas avoir consulté les partenaires sociaux tout comme lors de la fixation du calendrier du BAC alors que le CLA l’appelle à assumer les conséquences de sa décision.
Réduit de 15 à 10 jours, le nouveau calendrier des vacances d’hiver est à l’origine de plusieurs actions de contestation initiées par les élèves et les enseignants à travers plusieurs wilayas du pays. En effet, des grèves ont été observées dans certains établissements dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, ainsi qu’à Oran. Des écoles privées ont pour leur part décidé de ne pas respecter ce calendrier et de fermer les établissements avant le début effectif des vacances. Cette situation est, selon le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et la formation Boualem Amoura, uniquement la faute du ministère qui a procédé à la réduction des vacances sans consulter ni communiquer avec les différentes parties concernées. Le président du SATEF qualifie la réforme de la tutelle de « bricolage » puisque celle-ci ne répond à aucune norme « contrairement à ce qu’avait déclaré la ministre ». Il a fait savoir, dans ce contexte, que la grogne des élèves ne va pas s’arrêter seulement à l’organisation des grèves. Ces derniers comptent, d’après lui, prolonger leur congé et de ne reprendre les cours qu’à partir du 7 janvier au lieu du 2. Amoura a tenu à rappeler, par ailleurs, qu’un dossier sur le rythme scolaire avait été étudié en 2011 mais qui a « malheureusement » fini au « placard ». Du côté du conseil des lycées d’Algérie (CLA), c’est le même constat qui est fait. Son secrétaire général Idir Achour estime que les mouvements de contestations dont certains ayant tourné aux affrontements avec les forces de l’ordre à l’exemple de la wilaya de Béjaïa, sont le résultat des décisions « unilatérales et irréfléchies » du ministère de l’éducation. Selon lui la tutelle doit prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de cette décision. Achour a rappelé, dans ce cadre, le retour de la tutelle vers l’ancien format du BAC alors qu’elle avait annoncé sa modification. Le ministère s’est rétracté sous la pression des élèves, et on pense qu’elle va céder encore une fois concernant les vacances », a déclaré notre interlocuteur. à rappeler que la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, avait déclaré pour justifier sa décision, que la réduction des vacances d’hiver de 15 à 10 jours répondait à des critères internationaux. Les vacances d’hiver n’ont pas été écourtées de manière anarchique mais sur la base d’une étude comparative entre l’Algérie et d’autres pays afin d’adapter les vacances scolaires aux critères internationaux, avait-elle expliqué.
Ania Nait Chalal Nait Baha
