Accueil ACTUALITÉ Discours religieux extrémiste : Le rappel à l’ordre de Mohamed Aissa

Discours religieux extrémiste : Le rappel à l’ordre de Mohamed Aissa

0

Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aissa, ne badine pas avec les principes religieux en cours en Algérie.

Et pour cause, au cours d’une sortie publique faite, jeudi dernier à Alger, il s’est élevé contre les adeptes du discours religieux extrémiste et contraire aux valeurs de tolérance, le propre de la société algérienne. Encore une fois, Mohamed Aissa a rappelé à l’ordre les partisans d’une idéologie venue d’ailleurs et a appelé, les imams entre autres, au respect du référent religieux national.
Aussitôt arrivé au gouvernement en mai 2014, Mohamed Aissa a mis en avant une vision qui prône une rupture totale avec les pratiques s’inscrivant à contre sens des traditions religieuses, en cours, au sein de la société algérienne. C’est le cas de le souligner, référence faite à son discours de toujours qu’il en a réitéré, encore une fois, avant-hier. En effet, lors d’une réunion de travail qui l’ait regroupé avec Zouaoui Benhamadi, président de l’ARAV (Autorité de régulation de l’audiovisuel), le ministre a appelé tous les intervenants de la sphère religieuse, à promouvoir un «discours religieux modéré respectueux du référent religieux de la société algérienne». Une telle déclaration ne s’adresse pas uniquement aux imams, parmi lesquels, certains ont fait objet par le passé des reproches de la part de la tutelle religieuse. Car, si le ministre a choisi cette fois-ci l’ARAV pour aborder une question aussi sensible que l’est l’orientation du discours religieux, de par sa portée et son impact sur la vie religieuse dans le pays, c’est pour justement saisir et les acteurs et les tribunes d’expression à travers lesquelles s’expriment-ils. Ainsi, l’ARAV, en tant qu’autorité qui veille sur les contenus médiatiques publiés dans les supports audiovisuels nationaux, en est l’acteur le mieux indiqué pour signaler toute «information subversive», du point de vue religieux, pouvant porter atteinte aux valeurs de l’islam de Cordoue, en cours en l’Algérie.
Même si, faut-il le noter, certains supports médiatiques peuvent en échapper au contrôle de l’État en la matière. À l’exemple des sites web et les réseaux sociaux, qui s’avèrent être un moyen technologique dont font usage des organisations sectaires et occultes qui prônent des croyances étrangères à notre société. Mais, il semblerait que l’État est déterminé à sévir contre les auteurs, comme en atteste l’arrestation du journaliste de la chaine Echourouk TV, Abdelmoumen Chitour, intervenu le 22 novembre dernier. Le mis en cause est accusé d’«apologie au terrorisme», à travers une publication diffusée sur les réseaux sociaux. Une forme d’extrémisme à laquelle fait référence le ministre, en indiquant que les auteurs appellent à «la radicalisation violente, le sectarisme et les idées étrangères aux valeurs nationales et à l’identité algérienne».
En tenant donc une rencontre de travail avec l’ARAV, Mohamed Aissa est conscient du danger que représente le contenu subversif discours que l’on observe souvent sur certaines chaines de télévision nationales, pour laisser libre cours aux activistes extrémistes de tous bords, et qui prêchent souvent des discours suscitant la haine, voire même remettant en cause jusqu’aux valeurs religieuses de l’islam, tel qu’il est connu au pays.
En tant que représentant de l’autorité religieuse de l’État, Mohamed Aissa a tiré l’attention de son interlocuteur sur l’importance du rôle que doivent jouer les médias en général, et les chaines de télévision particulièrement, en matière de diffusion d’une information «saine au service de l’Algérie» et non susceptibles de remettre en cause ses valeurs identitaires et religieuses. D’autre part, le ministre qui a invité tous les intervenants à s’impliquer à même de «sécuriter la vie intellectuelle des Algériens face aux dérives constatées à tous les niveaux» veut surtout mettre en garde contre ce qu’il qualifie d’une «tentative d’invasion sectaire et confessionnelle».
Il est vrai que de plus en plus on observe des pratiques religieuses étrangères à la société algérienne, telles qu’elles sont véhiculées par les partisans du wahabisme, du salafisme et autres ahmadites. Les adeptes de ces modèles religieux puisés dans des idéologies importées d’ailleurs pullulent et représentent une menace dans l’avenir, pour que l’État ne bouge pas le doigt à même de sévir contre les auteurs. Pour combattre ce phénomène justement, le ministre a annoncé la tenue prochaine des plusieurs rencontres pour traiter des questions en trait avec la religion et le discours émis sur les supports médiatiques.
Farid Guellil

Article précédentLutte contre la violence faite aux femmes : Beaucoup reste à faire
Article suivantJ-4 de la réunion de l’Opep à Vienne : Intense activité de Boutarfa