L’Algérienne des Eaux (ADE) rencontre des difficultés financières en raison des créances impayées qu’elle détient sur ses clients (administration et ménages) ainsi que de la faiblesse du montant de la sujétion publique, a révélé son directeur général, Hocine Zaïer.
L’ADE détient des créances estimées à 45,5 milliards de dinars (mds DA) dont 33,5 mds DA (65%) auprès des ménages et douze (12) mds DA (26%) auprès de l’administration, selon les chiffres présentés récemment lors d’une réunion de Hocine Zaïer avec les directeurs centraux et les directeurs de zones de cette entreprise. À titre d’exemple, les créances détenues par l’unité de Ouargla sont de trois (3) mds DA, de Tizi-Ouzou de 1,7 md DA et de Tlemcen de 1,5 md DA. Face à cette situation, Hocine Zaïer a insisté sur le besoin d’améliorer le recouvrement des créances qui s’est élevé à 21 mds de dinars à fin octobre 2016, ajoutant que sur les deux deniers mois de l’année en cours, il faudrait atteindre 8 mds de DA pour réaliser les objectifs retenus pour 2016 fixés à 29 mds de DA de recouvrement.
Une amélioration de ces paramètres est d’autant plus importante que la sujétion de service public fait l’objet de restrictions importantes, a-t-il relevé. Cette sujétion s’est élevée à quatre (4) mds de DA en 2015 alors que les besoins ont été évalués à 17 mds de DA sur la même année, a indiqué Hocine Zaïer qui prévoit une «année difficile» en 2017 avec une sujétion d’un (1) milliard de DA, ce qui devrait déboucher sur un déficit prévisionnel de 20 mds de DA. Les charges globales de cette société s’élèvent à 44 mds de DA alors que le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 26 mds de DA, soit 59% de ces charges. Il a indiqué que 15% de l’eau distribuée est encore facturée au forfait, et 26% des points de production ne sont pas dotés de compteurs. Ceci montre l’ampleur de l’effort à déployer pour mieux maîtriser les paramètres de gestion. «Ces difficultés financières ont commencé à se répercuter sur certaines unités dont les travailleurs n’ont pas perçu leurs salaires du mois dernier», a-t-il avisé. En plus de ces difficultés structurelles, ajoute la même source, certaines unités font face à des aléas conjoncturels comme l’unité d’Annaba qui se trouve dans une situation «délicate» après l’échec d’un partenariat conclu avec une entreprise allemande. La question récurrente des fuites a aussi été évoquée: l’état des réseaux confiés à l’ADE est souvent à l’origine du faible rendement.
Vétustes, comportant de nombreuses lacunes, ces réseaux d’eau présentent un handicap dès le départ. Mais les vieux réseaux ne sont pas les seuls en cause: Techniquement, les réseaux sont conçus pour une durée de vie de trente (30) ans mais beaucoup de nouveaux réseaux commencent à révéler des défaillances au bout deux (2) ans seulement, ont révélé des responsables lors de cette réunion. Il a aussi été évoqué les réseaux non conformes, mal dimensionnés, mal réalisés, qualité de conduites contestable, matériaux non conformes, non respect des normes.