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France-primaires LR : La belle victoire de Fillon et l’ultime humiliation de Sarkozy

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Le premier tour de la primaire des républicains à l’élection présidentielle française a donné lieu à une belle revanche de l’ancien premier ministre François Fillon, sur l’ancien Président Nicolas Sarkozy qui n’a eu de cesse de le consider bien plus comme un factotum à son service qu’un Premier ministre de plein exercice.

Au lendemain d’une victoire surprise que les sondages comme à leur habitude, n’ont pas prévu même s’il veulent se rattraper en parlant de dynamique Fillon et de vote-sanction contre Sarkozy et son retour farfelu en politique en dépit de ses casseroles, François Fillon savoure non seulement une revanche très belle sur celui qui avait tendance à l’infantiliser mais aussi sur l’autre rival et alter ego dans les gouvernements de droite, Alain Juppé, que tous les sondages donnaient gagnant au premier tour.
Car il y a quelque temps à mi -campagne, Francois Fillon parlait de rêve quand on parlait de l’hypothèse d’un second tour face à Alain Juppé. Selon son entourage, le député de Paris avait du mal à imaginer un tel scénario , alors qu’il a traîné à la quatrième place dans les intentions de vote, sans parvenir à rebondir, a finalement réalisé une remontée spectaculaire dans les quinze derniers jours de la campagne. Mais au final, il a terminé largement en tête du premier tour de la primaire à droite avec 44,1 % des voix, avec plus de 15% de voix d’avance sur Alain Juppé et éliminant du coup Nicolas Sarkozy, dont la retraite politique s’annonce tumultueuse. Après le séisme politique aux Etats-Unis et la victoire inattendue de Donald Trump, c’est un véritable coup de tonnerre qui frappe en France et que ni les politiques ni les médias n’ont vu venir. Et personne ne prenait au sérieux François Fillon, qui n’arrêtait pas de répéter qu’il allait « faire mentir les sondages ». « Depuis des mois et des mois, je trace mon sillon calmement, sérieusement, avec un projet précis et puissant », s’est-il félicité dimanche soir.
Un enthousiasme que ne partageait pas Alain Juppé, arrivé deuxième, loin derrière Fillon, avec 28,6 % des voix. Favori des sondages pendant de longs mois, le maire de Bordeaux a finalement raté son pari d’arriver en tête au soir du premier tour, afin de créer une dynamique susceptible de le porter à la victoire dimanche 27 novembre.
Sarkozy est la principale victime du premier tour de la primaire des républicains, avec 20,6 % des suffrages exprimés, il termine troisième, éliminé et rate lamentablement un retour qu’il croyait triomphant après son départ de l’Elysée en 2012. Arrivé en tête dans 87 départements, François Fillon réalise donc la première sensation de cette primaire. L’ancien Premier ministre, longtemps placé en quatrième position dans la plupart des enquêtes d’opinion, prend une éclatante revanche sur Nicolas Sarkozy qui l’avait ravalé au rang de «collaborateur» après l’avoir nommé à Matignon en 2007. «Une vague», «une dynamique puissante est enclenchée». «Ma campagne va encore s’accélérer, s’amplifier», a déclaré Fillon depuis son QG de campagne, avec «une pensée particulière» pour Nicolas Sarkozy qui lui a immédiatement apporté son soutien.
L’ancien président, battu d’une courte tête par François Hollande en 2012, sorti de sa retraite en 2014, subit l’une des plus retentissantes défaites de sa carrière : celui qui avait prédit un «blast» après son entrée en campagne est éliminé dès le premier tour d’un scrutin organisé par son propre parti, dont il avait reconquis la présidence en 2014. L’ancien président a également demandé à ses électeurs de «ne jamais emprunter la voie des extrêmes» pour la présidentielle 2017, ciblant le Front national, et a annoncé à mots couverts son retrait de la vie politique : «Il est temps pour moi maintenant d’aborder une vie avec moins de passions publiques et plus de passions privées.»
Alain Juppé, longtemps donné largement en tête par tous les instituts, se qualifie finalement en distançant Nicolas Sarkozy d’environ 300 000 voix. Mais eu égard aux retournements politiques spectaculaires la prudence pour le second tour reste de mise. Car selon certain analystes, le gros des électeurs a voté massivement pour Fillon pour disqualifier avant tout Sarkozy.
Ce second tour de dimanche prochain s’annonce d’ores et déjà passionnant d’autant que Emmanuel Macron annonce sa candidature à la présidentielle en France sans passer par la primaire socialiste et que l’on imagine le désarroi de François Hollande qui souhaitait affronter …un certain Nicolas Sarkozy.
Mokhtar Bendib

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