Le bras de fer engagé par l’intersyndicale semble se prolonger dans la durée. Après avoir reçu une réponse claire de la part du gouvernement concernant le maintien de la suppression de la retraite anticipée, les syndicats autonomes décident de radicaliser leur mouvement de contestation. Le 5 novembre a été choisi comme date décisive pour trancher sur les formes à adopter, cette fois-ci, dans l’espoir d’obtenir gain de cause.
Réuni, samedi dernier, l’intersyndicale n’ayant pas pu, en effet, se décider sur la nouvelle forme de son mouvement de contestation, indique toutefois qu’elle est sortie avec une résolution commune. L’accord s’est fixé, pour l’instant, sur la radicalisation et le durcissement de la contestation en attendant que certains syndicats puissent organiser leur conseil national.
Trois options ont été retenues, ont fait savoir les membres de l’intersyndicale dans un communiqué rendu public. Il s’agit, a-t-on cité, d’une possibilité de grève de trois jours reconductible, de rassemblements de wilayas, de marches et voire même de grève illimitée. Confirmation faite, hier, par le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie CLA, Idir Achour. Selon lui, l’intersyndicale s’est permise de se donner ce temps afin que tous les syndicats membres puissent être définitivement fixés. D’autant plus, argue-t-il, que cette période coïncide avec les vacances scolaires. Concernant le dépôt des préavis de grève, là encore l’intersyndicale a choisi la date du 6 novembre prochain pour se faire.
«Les dépôts se feront séparément tels que dicté par la loi», précise notre interlocuteur. Par ailleurs, le SG du CLA a fait part de la détermination et la volonté de l’intersyndicale à obtenir gain de cause par toutes les méthodes légales possibles. «Nous sommes très convaincus de notre lutte et nous avons un grand espoir que cela puisse aboutir à un résultat positif», a-t-il confié, et ce, dit-il, malgré l’entêtement du gouvernement à dire “non” au maintien de la retraite proportionnelle sans conditions d’âge. Il convient de rappeler dans ce contexte, les dernières déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, autour de cette question. Il avait estimé que «c’est tout à fait normal» de voir les autorités concernées proposer un projet de loi en la matière, rappelant que durant les années 1990, il y avait une demande pressante du FMI pour réduire les années de travail pour la création de nouveaux postes d’emploi, mais aujourd’hui la situation a changé d’autant que la Caisse nationale des retraites accuse un déficit pour la troisième année consécutive et elle bénéficie d’une aide à chaque fois». Soulignant qu’il «est impossible de continuer dans cette optique» le Premier ministre avait insisté sur l’importance de préserver l’équilibre de la CNR, relevant que «les chiffres liés aux transferts sociaux en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde».
Dans un message adressé aux syndicats, Sellal avait dit n’avoir aucun problème avec eux et qu’il était impossible de discuter avec tout le monde, mais uniquement avec les plus représentatifs. En cas d’adoption du projet de loi relatif à la retraite, le Premier ministre avait soutenu qu’il y aura un débat dans chaque secteur entre le ministère et les syndicats sur les modalités de son application d’autant qu’il existe des métiers pénibles où il n’est pas possible de demander au travailleur d’aller jusqu’à 60 ans. Sellal avait, par ailleurs, affirmé que les portes du dialogue restent ouvertes.
Ania Nait Chalal