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La lettre « M » et une étoile dans les 30 meilleurs au monde : Mahrez, le rêve en continu

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Une journée vraiment pas comme les autres. Du stress à n’en plus pouvoir et que d’excitation. Avant la libération. Un lundi 23 octobre 2016 qui fera date pour le ballon algérien. Et un nom, un artiste, une étoile qui n’en finit plus d’éclairer nos cieux si chargés d’incertitudes. Une initiale qui émerge du lot en même temps que défilait, par ordre alphabétique, ceux des 30 noms nominés pour le prochain Ballon d’or France Football.
Le suspense puis la libération. La confirmation. La consécration. Le suprême honneur de « devancer » ceux de la même lettre, le « M » (c’est à ce niveau, pour rester calme, qu’il peut valoir un certain respect à l’ordre naturel établi dans l’alphabet), l’inégalable Messi puis Modric et Muller. Ce qui n’enlève absolument rien à notre star nationale qui entre dans la prestigieuse course (une première chez nous tout autant que sur la scène arabe, l’étoile qui éclaire de tout son éclat la ville de Leicester et la Première league anglaise qui en a fait, en avril dernier, son meilleur animateur) au statut de N°1 de la planète-football. Une info qui a fait le tour des rédactions nationales et pas seulement, la nouvelle coqueluche des Verts, pour son immense talent et son registre méritant, largement, aux yeux des spécialistes et de ses fans, de figurer en bonne place dans la liste des potentiels concurrents au titre de meilleur joueur de l’univers et dans laquelle figure d’illustres artistes menés par le duo Ronaldo- Messi (ils ne sont pas nombreux, comme toujours, à travers le monde, à croire que l’heureux élu ne sortira pas, c’est même un non évènement, de ce duel implacable qui tient en haleine le monde du football à l’approche de chaque fin d’année civile et de cette grandiose cérémonie de décembre) auquel se joignent tous ces vrais monstres du ballon rond de la trempe des Sergio Ramos, Pogba, Suarez, Ibrahimovitch ou son compère de club, Vardy avec lequel il a fait des miracles en championnat d’Angleterre. Donné bien des soucis, par ses dribbles déroutants et sa technique hors pair, aux défenses adverses avant de hisser, sur le toit de sa Majesté, une équipe de Leicester sur laquelle personne n’osait parier le moindre pound sur sa capacité à rivaliser avec les grands. Un Mahrez, tout feu, tout flamme et renaissant de nouveau en champions league européenne où il s’amuse carrément. Constitue une de ses attractions les plus suivies, lui qui, au grand flair devant les buts, met une nouvelle casquette en alignant des statistiques à rendre jaloux les habituels chasseurs de scalps. En s’imposant au sommet des meilleurs baroudeurs en cette nouvelle édition de la plus prestigieuse des compétitions interclubs au monde où tout semble lui sourire. Où il s’éclate (avec la venue de son compatriote Slimani, il franchit un autre palier en alliant le plaisir au professionnalisme, ce qu’apprécie son coach italien, Ranieri), joue comme il sait si bien le faire. Avec ses trucs de magicien, marque et fait marquer des buts. Fait gagner son équipe. Lundi, en rendant publique sa liste des «30», ce qu’on appelle la bible du football français, France Football, saluait à sa manière l’émergence d’un talent pur, aux dons naturels lui conférant un statut à part dans la légende des nombreux sorciers qui ont marqué l’histoire du jeu à onze mondial. Un Ryad au sommet de son art, capable encore du meilleur, qui entre à son tour dans l’histoire nationale en devenant le 1er footballeur algérien à réunir, à ce niveau de reconnaissance, autant de suffrages. De respect tout court. Mérité. Le premier, de tous les temps, à ouvrir une telle page dans la postérité. Le livre d’or d’un football mondial où il aura toujours manqué, jugent les observateurs, des étoiles de consonance bien algérienne. Depuis ce lundi 23 octobre, l’«oubli» est corrigé, «justice» réparée par la grâce d’une vedette vite adoptée Outre-Manche, dans un des plus durs championnats du Vieux continent. Dans une Europe sous le charme pour une star sortie presque de nulle part (pour ceux qui, dans l’Hexagone, se refusaient de voir du bon côté), que personne n’attendait et qui surprendra les puristes par un «total régal», le peuple de Leicester, les yeux désormais braqués sur son lutin, n’oubliera pas de sitôt que c’est en grande partie, grâce à son chouchou (il a fait parler la poudre au terme d’une saison de toute beauté où il trouvera le chemin des filets adverses à 17 reprises- un score digne des plus grands avant-centres agrémentés, rien moins que ça, de 11 passes décisives, avant de succéder, au titre de meilleur joueur de premier league, au très doué feu follet belge, Eden Hasard) que les Foxes, ont pu émerger du lot et damer le pion à des sigles, que dis-je, des légendes comme Manchester United, Manchester City, Liverpool, Arsenal et autres Tottenham ou Chelsea. Un bel éclair dans la grisaille anglaise et un championnat qui a trouvé son nouveau leader. Son maître chargé, lui et Vardy, Payet, Hugo Llorris, De Bruyne et un certain Agüro, de le représenter devant une forte, impitoyable concurrence menée par les deux extra-terrestres nommés Ronaldo et Messi, la couronne étant, à l’avance et avec des préjugés favorables et sauf retournement de situation de dernière minute à la star portugaise, destinée à l’un deux. Ryad, qu’on présente d’ores et déjà comme le super favori à la succession du Gabonais Aubameyang sur le trône africain, une course dans laquelle il doit composer avec ses deux compères en Equipe nationale, Slimani et Soudani, et plus encore avec la super vedette du club allemand de Dortmund et buteur attitré de sa sélection, voit ainsi son rêve continuer. Ses ambitions s’afficher désormais en hausse. Dans la continuité d’une côte en bourse affolant le marché des valeurs. Un talent maintenant confirmé. Qui va droit au but. Voit grand. Aussi grand que les rêves qu’il porte. Qui lui permettent d’ouvrir bien des portes. Ouvrir, pourquoi pas, la porte aux siens. À tous ces Verts en mal de reconnaissance. En attendant (c’est ce que lui souhaite par exemple son ami Feghouli qui sait de quoi il parle et connaît les arcanes de tels défis) et, pourquoi pas, faire mieux que certains prétendants pas du tout tombés de la dernière pluie, en s’offrant un « strapontin » (loin d’être péjoratif dans cette fête à nulle autre pareille), ce qui équivaudrait à un miracle, dans le « Top 10», c’est à dire le 1er tiers du classement final. Une sacrée et très belle victoire pour un joueur en plein dans le rêve. Rêvant debout, mais à juste titre. Ou quand les rêves deviennent réalité.
Par Azouaou Aghilès

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