Intervenant, hier, sur les ondes de la radio algérienne dans l’émission l’invité de la rédaction, le président de l’Association des banques et établissements financiers, (ABEF), Boualem Djebbar est revenu sur les grandes questions financières qui alimentent les débats économiques du pays.
De l’emprunt obligataire, en passant par la bancarisation de l’argent de l’informel à la hausse des crédits, le président de l’ABEF a dressé des bilans positifs de la situation. D’emblée, abordant la question de l’emprunt obligataire pour la croissance, dont l’opération a été clôturée le 17 octobre dernier, l’hôte de la radio algérienne a assuré que « les objectifs tracés sont atteints ». Refusant néanmoins de communiquer les chiffres quant au bilan de l’opération, et ce, afin de permettre au ministre des Finances le soin de le faire, l’hôte de la radio a affirmé que la Banque d’Algérie de Développement Rural (BADR), qu’il dirige, a collecté à elle seule plus de 80 milliards de dinars. «Je préfère laisser l’annonce au ministre des Finances, pour la BADR je peux vous dire que le montant des souscriptions a dépassé les 80 milliards de DA», a-t-il argué. Cependant, au sujet de la possibilité de reconduire l’opération, il dira que la question n’est pas à l’ordre du jour, vu que celle-ci a déjà constitué un succès. Par ailleurs, toujours aussi rassurant le président de l’ABEF a certifié qu’en dépit de la crise financière et du manque de liquidité, les banques maintiennent leur rythme de financement de l’économie. Chiffres à l’appui, il a fait savoir que les crédits alloués à l’économie ont accrus de 8,9% au premier semestre 2016. «Au 30 juin 2016, les crédits ont augmenté de 8.9%, donc on s’oriente vers un taux de croissance annuel de 17 à 18%», a-t-il déclaré. En sus, il a expliqué que cette tendance baissière est inscrite dans la continuité. En effet, l’année 2014 a enregistré une hausse de plus de 26%, a-t-il fait savoir. Plus explicite, le président de l’ABEF a indiqué que ce taux de croissance explique en partie la baisse de liquidité estimée à 30% par la Banque d’Algérie. «Le manque de liquidité est ordinaire, souligne-t-il, il est du à l’important taux de croissance des crédits et à la baisse des recettes des hydrocarbures».
Interrogé sur l’impact de cette baisse de liquidité sur le maintient du rythme de financement, l’invité de la Chaine 3 a assuré que les banques ont des moyens de financement à travers les dispositifs de la Banque d’Algérie et le marché interbancaire, ainsi que la mobilisation des fonds des clients. Pour répondre aux inquiétudes exprimées par les spécialistes, Djebbar a ironisé en rappelant que ces «mêmes» spécialistes «jugeaient la surliquidité comme phénomène anormal».
Pour ce qui est de l’opération de conformité fiscale volontaire, l’hôte de la radio algérienne a assuré que « jusqu’à présent, il y a toujours des commerçants qui continuent de faire des opérations de conformité », d’où la difficulté de dresser le bilan final quant à l’opération. « On attend la fin de l’opération pour faire une évaluation et l’administration fiscale peut se prononcer sur ce volet », a-t-il précisé, tout en indiquant que l’opération « a eu des résultats positifs ». Par ailleurs, pour ce qui est du lancement récent de l’e-paiement en Algérie, l’intervenant s’est félicité du succès de l’opération, en attendant le lancement effectif du e-commerce, à la faveur de l’adoption de la loi relative à ce dernier. Rappelant que neuf web marchand se sont, d’ores et déjà, lancés dans le e-paiement, Boualem Djebbar a indiqué que la liste sera prochainement élargie à d’autres services. « L’opération du e-paiement a été bien lancée et va s’élargir au secteur des services dans une deuxième phase afin d’aboutir au e-commerce qui nécessite l’adoption de la loi par le Parlement », a-t-il dit, avant de poursuivre « une fois adoptée on pourra mettre les jalons qui permettront de lancer le e-commerce prochainement ».
L’intervenant n’a pas manqué de souligner que les opérations sont bel et bien sécurisées. Au sujet des difficultés que rencontrent les citoyens afin de bénéficier de l’allocation touristique, et la pénurie des billets de devise, le président de l’ABEF a minimisé l’ampleur de la situation et affirme que « c’est normal qu’il puisse y avoir un manque de liquidité ». Mais cela ne concerne que « certaines » banques.
Lamia Boufassa